En Europe, près d'un nouveau-né sur cent subit des dommages liés à l'alcool, selon Addiction Suisse. Le développement de l'enfant s'en trouve affecté, souligne le communiqué de l'organisation, qui veut attirer l'attention du public à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation au syndrome d'alcoolisation foetale.
Environ 19% des femmes âgées de 15 à 45 ans boivent de l'alcool en quantité excessive au moins une fois par mois, selon le monitorage des dépendances. Et parmi les femmes de cette tranche d'âge qui sont enceintes ou allaitent, 5 à 6% sont dans ce cas de figure, indique le communiqué d'Addiction Suisse.
Les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas de définir une valeur-limite claire à partir de laquelle la consommation d'alcool entrave le développement de l'enfant. On estime toutefois qu'un nouveau-né sur 100 souffre de fetal alcohol spectrum disorder (FASD), terme désignant l'ensemble des atteintes liées à l'exposition du foetus à l'alcool.
Dans de nombreux cas, ces dommages se traduisent par des difficultés d'apprentissage, des troubles du langage, des problèmes d'hyperactivité et d'impulsivité.
Alcoolisation foetale
Dans le cas plus spécifique du syndrome d'alcoolisation foetale, on observe même des retards de croissance, des déformations physiques - notamment au niveau de la tête et du visage - ainsi que des dysfonctionnements du système nerveux central accompagnés de retards mentaux.
L'alcool passe directement dans le sang du foetus à travers le placenta, souligne Addiction Suisse. L'organisation appelle à faire preuve de prudence: durant la grossesse, le plus sûr est d'éviter de boire.
L'alcool consommé passe aussi dans le lait maternel. Il est donc recommandé de limiter la quantité d'alcool absorbé durant la période d'allaitement et d'attendre au moins deux heures, par verre d'alcool, avant d'allaiter un bébé.
La responsabilité n'incombe pas uniquement à la future mère, mais aussi à son partenaire et à la société, qui doivent la soutenir et ne pas l'inciter à boire.