«Les comités choisiront des individus qui devront prêter attention aux mouvements suspects dans leurs quartiers», a déclaré hier Abdul Hussein Abtan, membre du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII).
A l'image de son chef Abdel Aziz Hakim, le CSRII, pilier de la coalition chiite qui a remporté les élections, mais aussi Moqtada Sadr, le leader radical chiite, avaient demandé à plusieurs reprises la création de ces comités, afin de protéger les populations chiites des violences confessionnelles. Les chiites estiment que les forces de sécurité ne remplissent pas leur mission et affirment qu'il vaut mieux qu'ils prennent en charge leur propre sécurité.
Des centaines de leurs coreligionnaires, dont 35 dans un attentat suicide à Najaf justement, avaient été tués dans diverses attaques confessionnelles en août, après des attentats sanglants en juillet. Le premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, ainsi que les Etats-Unis, qui voudraient désarmer les milices, n'y sont pas favorables, estimant que cette opération pourrait aggraver les violences.
A Bagdad, un mur, composé de barrières de béton, a par ailleurs été installé par les forces américaines et irakiennes autour de Doura (sud de Bagdad). Il s'agit «d'empêcher les terroristes d'entrer», a déclaré l'armée américaine. Le quartier a été «isolé non pas parce qu'il y a eu des attaques contre la coalition, mais parce qu'il est utilisé par les terroristes pour attiser les violences confessionnelles».
Après l'échec du plan «En avant ensemble» de sécurisation de Bagdad, lancé mi-juin, la Force multinationale a mis en place depuis huit jours une 2e phase qui consiste à isoler et à sécuriser des quartiers avec l'ambition d'étendre ces zones sûres par la suite. Mais hier, les violences ont encore fait 21 victimes à travers le pays. /ats-afp-reuters