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«Merci à tout le Chili, je suis fier de vivre ici»

Les premiers de 33 mineurs délivrés au Chili après plus de deux mois passés sous terre s'apprêtaient à réintégrer hier leur famille. Tous étaient en bonne santé. «Happy end» absolument parfait, leur sauvetage historique, émouvant et très maîtrisé a tenu en haleine le monde entier.

15 oct. 2010, 04:15

Tous les mineurs ont été transférés à un hôpital de Copiapo, à un quart d'heure d'hélicoptère de la mine San José (à 800 km au nord de Santiago), pour 48 heures d'examens médiaux approfondis. Les mieux portants devaient recevoir le feu vert pour sortir de l'hôpital dès hier. «Tous ont bien résisté sur le plan médical. Ce fut une surprise», a déclaré Jorge Montes, directeur adjoint de l'établissement. Deux d'entre eux devaient subir hier une «intervention chirurgicale dentaire sous anesthésie générale», pour «des foyers d'infections dentaires assez sévères», selon le ministre de la Santé Jaime Manalich.

Luis Urzua, 54 ans, a été le dernier des 33 hissé à la surface à 21h55 mercredi (2h55 suisses hier). Il a dirigé le groupe en tant que chef de quart, après 69 jours passés au fond de la mine San Jose, depuis un éboulement souterrain le 5 août. «Merci à tout le Chili et à toutes les personnes qui nous ont secourus. Je suis fier de vivre ici», a lancé ce père de famille de 54 ans. C'est lui qui avait pris en main l'organisation sous terre après l'accident, rationnant la nourriture, avec deux bouchées de thon et un demi-verre de lait par mineur tous les deux jours. «Mais ce qu'on avait, c'était la foi. On avait l'espoir qu'un jour on pouvait être secourus. On rend grâce à Dieu», a-t-il déclaré, qualifiant de «belle histoire» leur incroyable épopée. Le leader des «33» a longuement étreint le président Sebastian Pinera qui l'a «félicité pour avoir rempli son devoir de capitaine, en sortant en dernier». Sebastian Pinera a annoncé qu'un milliard de téléspectateurs avaient suivi les opérations à travers le monde. Les deux hommes et tous les secouristes ont ensuite entonné l'hymne chilien, casque de mineur sur le cœur.

Dans la capitale Santiago, un concert d'avertisseurs de voitures a retenti dans les rues pour saluer la délivrance du 33e mineur. A Copiapo même, des milliers de personnes ont bruyamment fêté mercredi soir la délivrance des mineurs, sur la place principale de cette ville-dortoir de 150 000 habitants.

Le sauvetage des 33 a battu les pronostics des autorités, remontant les «33» en moins de 22 heures à bord d'une capsule aux couleurs blanc, bleu, rouge du drapeau chilien et baptisée Phénix en référence à la «renaissance» des mineurs. Les six secouristes qui les avaient préparés au fond de la mine sont ensuite remontés, à leur tour après avoir brandi un panneau «Mission accomplie».

Manuel Gonzalez, le dernier, a laissé derrière lui la galerie de mine vide, avec la lumière des projecteurs allumée... L'opération «San Lorenzo» (saint-patron des mineurs), pour retrouver et sortir de la mine les «33», a coûté «entre 10 et 20 millions de dollars», selon sebastian Pinera.

Avec une prière à genoux, un poing rageur brandi, un cri ou une blague, les mineurs ont salué différemment leur délivrance. Mais tous, comme le premier secouru Florencio Avalos, 31 ans, ont longuement enlacé épouse, compagne, enfants. «J'ai changé, je suis un homme différent», a lancé le doyen des mineurs, Mario Gomez, 63 ans, visiblement en forme. Le président américain Barack Obama, son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le gouvernement français et beaucoup d'autres, dont le pape Benoît XVI ou l'ex-footballeur Diego Maradona, ont salué ce sauvetage. /ats-afp

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