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Les grèves s'essoufflent mais la lutte continue

La contestation de la réforme des retraites en France semblait hier en fin de course, avec environ la moitié moins de manifestants à travers le pays. Les syndicats ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la lutte.

29 oct. 2010, 11:54

Les manifestations ont rassemblé au total 560 000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, près de deux millions selon la centrale syndicale CGT. Des chiffres bien en-deçà des 1,2, respectivement 3,5 millions enregistrés de mêmes sources lors de la journée nationale de mobilisation du 19 octobre.

Le cortège parisien a été raccourci par rapport aux précédents. Il a réuni 31 000 personnes selon la police contre 67 000 le 19 octobre. La CGT a dénombré pour sa part 170 000 manifestants, contre 330 000. La mobilisation est «inférieure» aux précédentes journées, mais encore de «grande ampleur», a relativisé Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.

«Il y a une défaite provisoire», a déclaré Ségolène Royal. «Mais la fraternité, la justice a un sens et un jour, ces valeurs reprendront leurs droits.» La socialiste a assuré que son parti reviendrait sur la réforme «injuste» de Nicolas Sarkozy en cas de victoire aux élections de 2012.

Chiffres en baisse également pour la plupart des villes de France, dont Marseille, Lyon et Toulouse. Partout, la présence des lycéens et des étudiants a paru moindre dans les cortèges, encadrés par de forts dispositifs policiers. Combiné aux vacances de la Toussaint, le vote, mercredi par le Parlement, de la loi qui repousse à 62 ans l'âge légal de la retraite a pesé sur la densité des cortèges et la participation aux grèves.

Pour Bernard Thibault, cette septième journée d'action ne marque pas la fin du mouvement. Forts d'un soutien toujours important de l'opinion publique (65% des Français soutenaient encore cette journée d'actions), les syndicats et l'opposition appellent le président Nicolas Sarkozy à ne pas promulguer la loi. Pour l'opposition socialiste, c'est désormais «l'objectif» de la contestation. En saisissant le Conseil constitutionnel pour examiner la loi, elle a déjà repoussé la promulgation à la mi-novembre.

Une journée de mobilisation a été décrétée samedi 6 novembre pour permettre aux salariés du privé de se faire entendre.

Les dirigeants syndicaux évoquent de «nouvelles formes d'action» et rejettent l'idée de troquer les retraites contre des négociations sur l'emploi des jeunes et des seniors. Mais la pression sur l'exécutif s'atténue avec l'essoufflement des grèves dans les secteurs stratégiques de l'énergie et des transports. Les expéditions de carburant ont repris dans huit des douze raffineries du pays. La situation s'améliorait aussi dans les stations-service, où une pompe sur cinq manquait de carburant.

Dans les transports publics, les perturbations étaient moindres à la SNCF, avec huit TGV sur dix assurés contre un sur deux le 19 octobre. Des liaisons TGV entre la France et la Suisse ont été annulées, ainsi que des liaisons entre Genève et le sud de la France. Le trafic aérien était de nouveau fortement touché et des liaisons ont été annulées entre les aéroports suisses et la France. /ats-reuters-afp

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