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Les fonctionnaires espagnols dans la rue

09 juin 2010, 04:15

Les fonctionnaires espagnols ont fait grève hier et manifesté contre la baisse de leurs salaires. Il s'agit d'un premier test pour le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, qui risque d'être bientôt confronté à une grève générale en pleine cure d'austérité.

Les deux principaux syndicats, CCOO et UGT, font état de 75% de grévistes parmi les 2,3 millions de fonctionnaires et employés des entreprises publiques. Les autorités parlent elles de 11% de grévistes, soulignant que leur estimation n'inclut ni les administrations régionales ni les secteurs santé et éducation, qui fournissent le gros des bataillons de fonctionnaires. Une soixantaine de manifestations étaient prévues à travers le pays. A Madrid, aucune perturbation majeure n'a été signalée dans de nombreux hôpitaux, services publics ou établissements d'enseignement. Un rassemblement a été organisé dans la matinée devant le Ministère de l'économie et un défilé était prévu dans le centre de la capitale en début de soirée.

Des milliers de fonctionnaires ont protesté dans la matinée aux cris de «Zapatero démission!», «Zapatero rend l'argent!», dans un concert de sifflets. «La crise, que les coupables la payent!», lisait-on sur une pancarte.

Le plan d'austérité, qui entraîne des réductions de salaires de 5% en moyenne dans la fonction publique cette année et un gel des augmentations en 2011, vise à réduire en 2010 le déficit budgétaire et à sortir le pays de la récession. Cette journée pourrait n'être qu'une répétition avant une probable grève générale que le syndicat CCOO a estimé «inévitable». Les syndicats menacent de faire descendre tout le monde dans la rue si le gouvernement adopte une réforme du marché du travail trop dure pour les travailleurs. L'exécutif a annoncé qu'il présenterait un projet le 16 juin, faute d'improbable accord préalable entre partenaires sociaux.

Il souhaite notamment réduire la forte dualité entre travailleurs stables et précaires, alors que le taux de chômage dépasse 20%, le double de la moyenne de la zone euro. Le gouvernement envisagerait de faciliter le recours au licenciement économique pour les entreprises et de réduire son coût.

La réforme du marché du travail est jugée indispensable par le FMI et les analystes, alors que l'Espagne peine à sortir de la récession provoquée par l'éclatement de sa bulle immobilière en 2008 et de la crise financière. /ats-afp

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