L'un de ses confrères d'infortune, Maurice Bourgoin, ne peut que déplorer, pour sa part, la flétrissure de ses 90 ares de choux. Un manque à gagner qu'il estime à environ 30 000 francs. «Sans compter le mazout utilisé par ma machine pour pomper l'eau. Depuis vendredi midi, elle fonctionne de dix à 14 heures par jour.»
Dépités, les deux maraîchers, qui ne sont pas assurés contre la grêle et les inondations, entendent demander des indemnités à l'Etat. A l'instar des autres lésés, ils mettent en cause le niveau des berges de la Thielle qu'ils jugent trop bas.
Bien qu'assuré, lui, contre ce type d'intempéries, l'agriculteur Noël Muriset, dont les cultures ont été inondées sur 15 hectares, n'a pas hésité à se rallier à la cause de ses homologues pour faire bouger les choses.
«En 30 ans de métier, jamais je n'ai vu des inondations de cette ampleur! Le problème provient d'un afflux des eaux extérieures qui sont détournées sur la Thielle. Et puis les surfaces bétonnées ne cessent de s'étendre, empêchant l'eau d'infiltrer les terrains. Il faut agir!»
En 1987, des travaux avaient été menés pour rehausser la berge. Mais aujourd'hui, la digue qui avait été posée ne s'avère plus assez longue. Il suffirait, de l'avis des cultivateurs, de la rallonger d'une petite centaine de mètres de chaque côté pour éviter que l'eau ne s'écoule dans les champs. «A l'époque, jamais on aurait pensé que le niveau monterait un jour si haut. On avait posé des pierres témoins en disant que jamais la Thielle ne les submergerait. Eh bien, vendredi, l'eau se trouvait 50 centimètres au-dessus d'elles.» Noël Muriset craint déjà les précipitations annoncées pour demain. «Dans les champs, nous avons encore 60 centimètres d'eau.» Question de soulager un peu les hommes de la terre, ceux de la protection civile ont commencé, hier, à les aider à pomper les terrains toujours détrempés.
Florence Veya
Notre vidéo: Noël Muriset, un des agriculteurs landeronnais les plus touchés, explique n'avoir jamais vu pareille situation en trente ans! Images des inondations et de l'intervention de la Protection Civile tournées le 14 août 2007.