Paul Staeuble est encore ému lorsqu'il évoque, plus d'un an plus tard, le souvenir de son 75e anniversaire, fêté à 7 heures du matin du côté de Tête-Blanche. Le Fleurisan est en effet le doyen des participants à «La Haute Route», l'aventure lancée par la Télévision suisse romande, dont les épisodes sont diffusés cet été sur le petit écran (lire ci-contre). «Un homme vraiment formidable», confirme l'autre Neuchâteloise de l'équipe, Isabelle Ortega, une maman du Val-de-Ruz. Qui, elle aussi, gardera de ce périple des souvenirs inoubliables.
Partis en juillet 2005 de Chamonix, les marcheurs ont rejoint Zermatt une semaine plus tard. Chaque jour apportant son lot de joies et, aussi, de fatigue. «Mais j'aime bien la montagne, surtout si c'est un peu corsé», confie le retraité, qui n'avait cependant jamais effectué une telle course. «Sans encadrement, cela n'aurait pas été possible».
C'est son épouse qui a incité Paul à poser sa candidature, parmi quelque 350 postulants. «Les contacts se sont noués facilement. A mon retour du casting de Genève, j'ai dit à ma femme que je pensais bien être sélectionné...»
Bingo! Voilà Paul lancé sur la route, à presque 75 printemps. Un anniversaire célébré entre les cabanes Bertol et Schönbühl, et qui laissera des traces dans la mémoire des participants: «A sept heures du matin, l'un des marcheurs a crié «stop!», et tout le monde a entonné «Joyeux anniversaire». C'était magnifique.»
Un anniversaire que les téléspectateurs pourront également savourer, même si, depuis un mois, Paul en a célébré un de plus. «Les émissions correspondent bien à ce que nous avons vécu. Mais c'est vrai que la production a dû couper un grand nombre de scènes». Ainsi, Paul a beau avoir vanté les charmes du Val-de-Travers durant l'émission, ses petits coups de pub n'ont pas passé à l'antenne. «Mais j'ai récemment invité l'une des participantes, Heidi, et je lui ai fait découvrir notre région.»
Les liens tissés avec les autres marcheurs sont donc demeurés forts. Isabelle Ortega a ainsi retrouvé à Paris, il y a quinze jours, une partie de son équipe. «Nous avons vécu ensemble des moments intenses: lorsqu'on est épuisés, on se met pour ainsi dire à nu devant les autres.»
Cette maman de deux enfants, domiciliée à Fenin, a découvert les Alpes comme elle ne les imaginait pas: «Je ne me rendais pas compte de ce qu'était la haute montagne. Etre encordé, par exemple, nous paraissait très gênant pour marcher. Jusqu'à ce qu'une participante tombe dans une crevasse: là, on a flippé!»
Mais les Neuchâtelois se souviendront surtout des bons moments de leur été 2005. Et de la beauté du panorama alpin. Quant à leur prestation, ils la jouent très modeste et sont loin de se prendre pour des stars: «Mes enfants ont trouvé que j'avais une drôle de tête...», sourit Isabelle. C'est sûr: l'altitude ne fait pas gonfler l'ego! /FRK