Les femmes devraient travailler un an de plus, la retraite devrait pouvoir être prise entre 62 et 70 ans et le taux de conversion de la LPP devrait être baissé à 6%. Le Conseil des Etats a pris lundi ses premières décisions sur la réforme de la prévoyance vieillesse.
Arrivée de la génération du baby boom à la retraite, augmentation de l'espérance de vie, dégradation de la situation économique : tous les sénateurs ont souligné la nécessité de réformer l'AVS et le deuxième pilier afin d'assurer son financement jusqu'en 2030.
Le paquet préparé par le Conseil fédéral englobe 15 lois en tout et ambitionne de couvrir des besoins supplémentaires de l'ordre de 8,3 milliards pour l'AVS d'ici 2030, a précisé Liliane Maury Pasquier (PS/GE), au nom de la commission.
Le couperet des urnes
Le projet entend agir à travers trois axes principaux: une baisse du taux de conversion du deuxième pilier à 6%, une augmentation de la TVA et une flexibilisation de l’âge de la retraite. Les éléments qui auraient pu menacer le projet en votation populaire, comme la suppression des rentes de veuves, ont été biffés.
Il s'agit d'un "compromis raisonnable" qui devrait permettre d'obtenir le soutien de la population devant les urnes, a souligné Verena Diener (PVL/ZH). Les partisans du compromis ont rappelé les échecs des révisions précédentes: "aucune réforme qui voulait couper dans les rentes n'a été acceptée en votation", a renchéri le syndicaliste Paul Rechsteiner (PS/SG).
Element-clé de cette stratégie des sénateurs: un versement de 70 francs par mois pour toutes les nouvelles rentes AVS. Le plafond pour les couples mariés serait lui relevé de 150 à 155%, soit une augmentation mensuelle de 226 francs. De quoi compenser les mesures prises dans la LPP.
Retraite à 65 ans
Désunie, la gauche n'est pas parvenue à empêcher le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. La mesure permettra d'économiser 1,3 milliard de francs, a souligné la droite. Tant que l'égalité salariale n'est pas atteinte, pas question d'entrer en matière, a défendu le chef de l'Union syndicale suisse.
"La retraite à 64 ans pour les femmes a été décidée parce qu'on considérait qu'elles avaient un corps plus faible", a rappelé Karin Keller-Sutter (PLR/SG). La situation a changé depuis.
Et avec la flexibilisation des retraites, hommes et femmes pourront s'arrêter de travailler entre 62 et 70 ans s'ils le souhaitent, ont décidé les sénateurs.