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Le bout du tunnel?

Stéphane Grichting retrouve l'équipe nationale après une fracture de la pommette droite. La palme de la malchance et celle de l'abnégation lui reviennent sans contestation. Stéphane Grichting porte le maillot numéro 13 avec l'équipe de Suisse. Il lui va comme un gant, presque comme une deuxième peau. Le Valaisan (28 ans) mène le classement particulier de l'international suisse le plus malheureux depuis deux saisons. Son avance est si grande qu'elle interdit tout ballottage. La série commence le 16 novembre 2005 lors de Turquie - Suisse, match retour du barrage qualificatif pour la Coupe du monde. Grichting ne joue pas. Une agression dans le couloir des vestiaires après le match lui perfore le canal urinaire. Première visite en salle d'opération.

12 oct. 2007, 12:00

La série continue le 11 mars 2007. Un choc avec Bakari Sagna, son coéquipier à Auxerre, enfonce et fracture sa pommette droite lors d'un match contre le Paris-Saint-Germain. Ce deuxième passage sur le billard met fin à sa saison. Il le prive de la tournée américaine de l'équipe nationale et des matches de gala contre l'Argentine et les Pays-Bas. «Je ne sais pas si je suis maudit», confie le revenant auxerrois lors de la conférence de presse qui marque son retour en sélection pour les rencontres contre l'Autriche à Zurich samedi, puis les Etats-Unis à Bâle mercredi. «Des joueurs connaissent de longues périodes d'arrêt en raison d'une déchirure des ligaments par exemple. Moi, je me fais agresser après un match que je ne joue pas et je me paie ensuite une blessure de joueur de rugby. Je me dis que des gens connaissent des situations pires que la mienne. Je me lève tous les jours pour vivre de ma passion, c'est un privilège.»

Une nouvelle intervention a retiré les broches qui soutenaient la pommette blessée il y a un mois et demi. «Chaque retour exige des efforts énormes. Celui-ci a été facile à gérer moralement. C'est un accident de foot, tout simplement. Le plus difficile à accepter a été le fait de me sentir à cent pour cent de mes capacités, mais de ne pas pouvoir m'engager dans les duels et participer aux matches à l'entraînement. La rééducation après l'agression d'Istanbul a été bien plus éprouvante, je ne comprenais pas ce qui m'était arrivé: être blessé sans jouer, c'est incompréhensible. Dans ma carrière existe un avant le 16 novembre et un après le 16 novembre.»

Le retour de Grichting en Ligue 1 a donné de la stabilité à la défense auxerroise, à la peine depuis le début de saison. Et convaincu Köbi Kuhn. «Cette convocation me surprend un peu. J'ai retrouvé mon niveau de jeu depuis cinq matches, ma priorité était d'aider mon club. L'indisponibilité de Patrick Müller a aussi joué son rôle.» Le séjour d'une dizaine de jours en Suisse est un pas supplémentaire vers l'Euro. «On sent quelque chose qui grandit, une attente par rapport à un événement exceptionnel. Des signes extérieurs nous le montrent comme le nouveau stade du Letzigrund où nous jouerons samedi. A l'étranger, nous n'avons aucun élément qui nous fait partager cette approche. Quand vous y goûtez, cela vous motive encore plus pour travailler.» Le prochain match de Grichting sera sa treizième sélection officielle en équipe A. Celle de l'abnégation. /SFO

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