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«Le bête affrontement gauche-droite me gonfle!»

Plus jeune membre d'un exécutif en Suisse, plus jeune député du Grand Conseil neuchâtelois, Baptiste Hurni, 22 ans, n'a pas perdu une seconde pour s'impliquer en politique. Le Néraoui d'adoption se présentera également sur les listes socialistes pour les élections communales de la commune Val-de-Travers, pour laquelle il s'est ardemment battu. Rencontre avec un socialiste un peu atypique. «J'en ai marre de ce PS qui tape sur l'UDC. Nous avons été terriblement mauvais pendant la campagne fédérale. Au Val-de-Travers on ne va pas reproduire ça! Il faut dépasser ce bête combat gauche-droite, jeu du 20e siècle!» Des propos qui peuvent pour le moins surprendre dans la bouche d'un fervent socialiste, mais qu'il explique aussitôt. «La meilleure des choses pour lutter contre ce qui ne nous plaît pas, c'est de s'investir pour apporter ses propres idées.» C'est ainsi que l'élément déclencheur de son entrée en politique a été l'élection de Christophe Blocher au Conseil fédéral. «Je ne l'ai pas fait pour critiquer, mais pour défendre ce en quoi je crois.»

24 mars 2008, 12:00

Et ses idéaux correspondent à ceux défendus par les socialistes: volet social, AVS, protection des travailleurs. «J'ai toujours été énormément touché par les working poor.»

Baptiste Hurni a passé toute son enfance à la Béroche et a rejoint Noiraigue, avec ses parents, à l'âge de seize ans. «Les Vallonniers ont une grande ouverture d'esprit vis-à-vis des nouveaux arrivants qui souhaitent s'intégrer», explique-t-il. Preuve en est, il a réalisé l'un des meilleurs scores lors des élections communales, deux ans à peine après son arrivée dans le village. A dix-huit ans et une semaine, il est devenu le plus jeune conseiller communal de Suisse, après s'être investi durant deux ans au Parlement des jeunes. «J'ai toujours plus été un homme d'exécutif. Comme tous les politiciens j'aime parler, mais encore plus agir. C'était un beau challenge que je ne regrette pas, même si au début je pense avoir ressenti la même chose que les premières femmes élues. Dans certaines assemblées, on ne me prenait pas au sérieux, on me tutoyait systématiquement.» Mais il en faut plus pour déstabiliser cet étudiant en histoire et français, qui ne craint pas l'adversité et a fait ses preuves par le travail. «Je ne suis pas dogmatique et j'apprécie de travailler avec des gens qui ne sont pas forcément d'accord avec mes idées. L'essentiel est de pouvoir dialoguer.»

Prochain objectif de Baptiste Hurni: les élections communales de Val-de-Travers. Une nouvelle commune et une nouvelle dimension pour le jeune conseiller communal. «Actuellement presque tous mes dossiers ont déjà une portée régionale, mais c'est frustrant d'être aussi dépendant du canton. Avec la commune unique, nous aurons plus de poids et des armes pour se battre. Cette commune vient de naître. Il faut du dynamisme, des jeunes, des idées innovantes. Nous devons penser un nouveau Val-de-Travers!»

Sa plus grande crainte: le maintien d'une politique éculée, rébarbative, freinée par les affrontements gauche-droite. «Nous devons tous tirer à la même corde. Je crois foncièrement que les nouveaux élus doivent être des gens de dialogue.» Ses thèmes de campagne porteront essentiellement sur les transports, l'aménagement du territoire, les sociétés locales et le développement de la vie culturelle. Et si l'opportunité d'entrer à l'exécutif de Val-de-Travers se présentait? «Oui, je pense que je me lancerais, et la nouvelle législature coïnciderait avec le terme de mes études. C'est vraiment quelque chose de passionnant la politique, mais je ne reconduirais pas mon mandat de député.» Au niveau cantonal, Baptiste Hurni espère que la gauche puisse conserver la majorité au cours de la prochaine législature afin de pouvoir concrétiser des projets. «Assainir les finances, c'est frustrant. On a dû faire le sale boulot, alors que la politique ce doit être quelque chose de positif et qui doit faire sourire.» / FNO

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