Le trafic de marchandises à travers les Alpes a augmenté cette année aussi bien sur le rail que sur la route. Cette croissance, qui marque le retour en force du ferroviaire, est à mettre au compte de la reprise conjoncturelle, selon le Département fédéral des transports (Detec).
De janvier à juin 2010, le total des marchandises acheminées a progressé de 13,2% par rapport au premier semestre 2009, pour atteindre 19,2 millions de tonnes, dont 12 millions par le rail et 7,2 millions par la route. Ce chiffre reste toutefois inférieur de 9,4% au volume record du premier semestre de 2008, selon les résultats publiés par le Detec.
Côté poids lourds, le nombre de courses a augmenté de 7,4% pour atteindre 621 000 au total. Les quantités de marchandises acheminées par la route sont en hausse de 8,1% (+0,5 million de tonnes nettes).
Mais c'est surtout du côté du fret ferroviaire, particulièrement frappé par la crise, que la croissance est notable: 1,7 million de tonnes de plus a été acheminé (+16,5%). Cette progression s'est amplifiée au fil des mois (+12,6% au premier trimestre, +20,3% au deuxième).
Ces forts taux concernent notamment le transport combiné non accompagné, que la Confédération soutient financièrement. La croissance aurait même pu être encore plus forte. Mais elle a été freinée faute de disponibilité du matériel roulant, en particulier en raison d'exigences plus élevées.
Atteignant une part de 38% du fret ferroviaire transalpin, le transport combiné non accompagné se porte mieux qu'avant la crise économique. Trois nouveaux opérateurs sont arrivés sur le marché. Six nouvelles liaisons, principalement de Belgique et du nord de la France, ont été mises en place tandis que deux relations, concernant la Scandinavie, ont été supprimées.
Le transport par wagons complets (TWC) s'est également accru dans une moindre mesure. La chaussée roulante a connu une évolution encore un peu plus faible.
Si la part du ferroviaire par rapport au routier (62,4%) retrouve une situation similaire à celle qui a précédé la crise, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Le but à terme (2019) reste un total de 650 000 courses de camions par an.
D'autres efforts sont donc nécessaires, souligne le Detec. Et de mettre en avant l'introduction d'une bourse du transit alpin. La Suisse est mandatée par tous les pays alpins pour élaborer d'ici à 2011 un concept de gestion du trafic dans les régions sensibles des Alpes. L'ouverture en 2017 du tunnel de base du Gothard devrait encore améliorer la compétitivité du rail. /ats