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La pétition antiexcision sent fort l'arnaque

Dans la rue, aux abords des commerces, certains passants ont signé une pétition contre l'excision, avant de se voir demander de l'argent. Attention! La méfiance doit être de mise. Attention, arnaque! Sous couvert de récolter des signatures contre l'excision, des hommes d'origine africaine demandent de l'argent aux passants, mais sans doute pas pour aider les victimes de ces pratiques. Trois femmes témoignent.

07 juil. 2008, 12:00

Albertine* s'est fait accoster dans la rue, à Neuchâtel, par deux hommes. Ils lui ont proposé de parapher une pétition contre l'excision. «D'habitude, je ne signe pas», reconnaît-elle. «Mais là, j'ai accepté, car je trouve cette pratique anormale.»

Les deux hommes lui montrent alors le document qui contient quatre ou cinq autres noms. A côté de chaque signature, le chiffre de 200 francs est indiqué. Somme fictive ou non? En tout cas, ils lui proposent de verser de l'argent pour aider les victimes en Afrique, en arguant que d'autres ont aussi participé financièrement à cette campagne. «J'ai alors compris que je m'étais fait avoir comme une gamine. J'ai dit qu'ils pouvaient me radier de leur liste et que je ne verserais rien.» Mais pourquoi une telle suspicion? «Deux cents francs, c'est une somme importante! Qui verserait ça, comme ça, dans la rue?»

Albertine s'est alors inquiétée durant quelques jours. «Cela m'a travaillée. J'avais quand même donné mon adresse! J'ai eu souci de rentrer à la maison et de ne plus rien retrouver en arrivant.»

Crainte infondée, Albertine n'a pas eu à déplorer de cambriolage chez elle. Mais l'histoire se répète. Odile* et Martine* ont également été approchées par des Africains, à Marin cette fois, près de l'entrée du parking souterrain de Manor. Là aussi pour soutenir la campagne contre l'excision; là aussi pour récolter des fonds. Là aussi, les passantes n'ont pas été dupes et ont refusé de verser de l'argent. «Je n'avais rien sur moi», raconte Odile. «Il m'a alors proposé de m'accompagner jusqu'au bancomat. J'ai évidemment refusé.»

A Manor-Marin, le responsable de la sécurité confirme: «De tels cas arrivent trois à quatre fois par année. Parfois, c'est pour lutter contre les mines antipersonnelles, parfois contre l'excision», résume-t-il. «Lorsque nous les voyons, nous leur demandons de partir, puis nous avertissons la police cantonale.» Leur profil?: «Ils ont des voitures immatriculées en France et sont de couleur.»

Migros Marin et la Maladière centre disent ne pas avoir eu vent de cette pétition. Ce qui n'empêche pas leur service de sécurité respectif d'avoir à reconduire à la sortie certaines personnes qui tentent de récolter de petits sous auprès des badauds. «Ils ne restent pas là longtemps, s'ils ont l'impression d'être surveillés», résume Maryvonne Monnier, responsable des relations publiques à Migros Marin-Centre.

Pour sa part Yves Buergin, directeur de la Maladière précise qu'«avant de venir chez nous récolter de l'argent, il faut faire une demande pour savoir où iront les fonds. Nous décidons alors de les accepter ou non.» / CBX

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