La Chine célébrait jeudi sa première "Journée de la Constitution" avec des lectures obligatoires dans toutes les écoles. Les autorités ont mis un soin particulier à empêcher toute manifestation sur la place Tiananmen à Pékin.
L'Assemblée nationale populaire (ANP), chambre d'enregistrement législative du régime, avait décidé le mois dernier de faire du 4 décembre "le Jour national de la Constitution", afin de vanter les mérites de ce texte, adopté sous sa forme actuelle en 1982.
Cette constitution "garantit une voie socialiste aux caractéristiques chinoises", a rappelé mercredi le président Xi Jinping, à la veille de cette nouvelle commémoration du calendrier, selon des médias d'Etat.
Dans toutes les écoles primaires à travers le pays, des séances de lecture ont été organisées, a insisté le ministère de l'éducation, tandis que des stands ont été montés sur plusieurs artères de Pékin avec panneaux et affiches pour populariser le contenu du document.
Tension place Tiananmen
En revanche, en dépit de "la liberté d'expression, de rassemblement et de manifestation" garantie par l'article 35, des forces de police ont étouffé dans l'oeuf jeudi des tentatives de manifestations sur la place Tiananmen, symbole du pouvoir central à Pékin.
L'AFP a assisté à une altercation entre un homme d'âge moyen et des policiers à un poste de contrôle à l'entrée de la place. L'homme avait avec lui une mallette remplie de bulletins détaillant ses récriminations. Toujours jeudi matin, au moins une demi-douzaine de personnes ont été vues interpellées par la police et pressées dans une camionnette à Tiananmen.
Cet accent mis sur la Constitution intervient alors que les autorités communistes ont intensifié depuis l'arrivée de Xi Jinping au pouvoir leur répression des voix dissidentes, et que se multiplient dans la société civile les demandes de droits accrus pour les citoyens et d'une justice plus transparente.