Le vice-président de l'Association suisse des transporteurs routiers (Astag) Jean-Daniel Faucherre est allé hier jusqu'à menacer de déposer une plainte pénale si le Conseil fédéral ne mettait pas de l'eau dans son vin. Les premières factures 2008 pourraient en tout cas être contestées.
Sachant que le comité mixte Suisse-Union européenne a déjà accepté de porter la RPLP à son taux maximal en 2008, le refus de toute hausse est une revendication illusoire. Par contre, une marge de man?uvre subsiste concernant la répercussion de la hausse dans les différentes catégories de véhicules. «Une révision de l'ordonnance est actuellement en cours. Elle sera traitée par le Conseil fédéral dans le courant du mois de septembre», indique Davide Demicheli à l'Office fédéral des transports.
Pour Jean-Daniel Faucherre, les mesures envisagées par le gouvernement favoriseraient par trop certaines catégories de véhicules les plus représentées au sein des parcs des transporteurs étrangers.
Pour Jacques Bourgeois, directeur de l'Union suisse des paysans, «il est insensé de délibérément entraver notre compétitivité face à nos concurrents étrangers». Le vice-président de l'Astag précise: «Nous accepterions tout au plus une hausse de 3% de la RPLP, à l'instar des véhicules répondant à la norme Euro 4 et 5». Selon le directeur de l'Union suisse des arts et métiers (Usam) Pierre Triponez, renoncer à la hausse de la RPLP s'impose aussi pour des raisons politiques: «La RPLP est restée sans effet sur le transfert de la route au rail. Le nombre de trajets à travers les Alpes n'a diminué que parce que le volume transporté a augmenté».
Quoi qu'il en soit, la revendication des milieux économiques bénéficie d'un solide appui politique. En juin dernier, une motion du conseiller national Josef Kunz (UDC /LU) demandant au Conseil fédéral de renoncer à la hausse prévue a été cosignée par 95 députés, tous issus des partis bourgeois. /CIM