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Kenya: quinze ans de prison pour des violeurs d'une adolescente

Trois des six hommes qui ont participé à un viol collectif sur une ado de 16 ans en 2013 au Kenya ont pris 15 ans de prison. Les trois autres accusés sont toujours en fuite.

13 avr. 2015, 15:07
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Trois des six hommes ayant participé à un viol collectif en 2013 au Kenya ont été condamnés lundi à 15 ans de prison, a annoncé une avocate de la victime. La jeune fille de 16 ans avait été tabassée et laissée pour morte dans une fosse septique. L'affaire avait suscité un vaste scandale.

Outre les détails abjects de l'agression, la presse avait révélé que trois des violeurs présumés - identifiés par Liz (un pseudonyme) qui les connaissait - avaient été livrés par des habitants à la police. Celle-ci les avait relâchés après leur avoir simplement ordonné de débroussailler les abords du commissariat.

Les trois prévenus ont été condamnés pour "viol en réunion" et "coups et blessures graves". Les trois autres accusés sont en fuite.

"Il est certain que cette condamnation aura des répercussions positives à travers le Kenya et plus largement dans la région" est-africaine, a déclaré Kimberly Brown, avocate de l'ONG Equality Now, qui soutenait la victime.

"Le fait que l'affaire de Liz ait tardé autant pour en arriver là et a rencontré tant d'obstacles en dépit d'un fort soutien national et mondial, illustre les injustices dont souffrent encore les victimes" de telles agressions, a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.

Huis clos

Le procès s'était ouvert fin juin 2014, un an après la brutale agression de Liz. Il s'est déroulé à huis clos, la victime étant mineure. Un seul accusé était alors dans le box, les cinq autres étant en fuite. Deux d'entre eux ont ensuite été arrêtés et ont rejoint le premier accusé devant le tribunal.

Le verdict était prévu pour vendredi passé, mais un des accusés, en liberté sous caution, ne s'était pas présenté. Il a finalement été à nouveau arrêté par la police au cours du week-end.

Indignation internationale

En juin 2013, l'adolescente, alors âgée de 16 ans, avait été attaquée, sévèrement battue et violée par six hommes. Ils l'avaient ensuite jetée, inconsciente et en sang, dans une fosse septique, à Busia, dans l'ouest du Kenya, près de la frontière ougandaise.

Il avait fallu attendre février 2014 pour que le Parquet ouvre des poursuites, alors que le scandale enflait au Kenya et que le cas suscitait l'indignation dans le monde. Plus d'1,8 million de personnes à travers la planète ont signé une pétition demandant "Justice pour Liz".

Au plus fort du scandale, le chef de la police kényane, David Kimaiyo, avait mis en cause le témoignage de Liz. Il avait estimé que le délai écoulé entre ses cris et l'arrivée à son secours de villageois était "trop court pour que six agresseurs la violent".

Défaillances graves

L'adolescente a été clouée plusieurs mois sur une chaise roulante et a dû être opérée d'une fistule, séquelles de sa terrible agression. Elle marche de nouveau et a repris l'école.

"Alors que le Kenya se vante d'avoir un cadre judiciaire et politique parmi les plus progressifs pour répondre à la violence sexuelle, le cas de Liz et un nombre incalculable d'autres ont montré des défaillances graves de la part des autorités locales quand il s'agit de s'attaquer aux violences sexuelles", a poursuivi Kimberly Brown, d'Equality Now.

"La simple ampleur de la violence sexuelle dans les écoles, les communautés et le fait qu'elle soit généralement considérée comme acceptable par la société sont stupéfiants", a estimé l'avocate.

Le viol est un problème d'ampleur au Kenya, que la police ne prend pas au sérieux, estiment des ONG. Elles dénoncent l'impunité dont profitent de nombreux violeurs.

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