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JuraEole veut mettre de l'ordre dans la jungle

Réalisée sur mandat de Berne et du Jura, l'étude JuraEole vise à mettre de l'ordre dans la jungle actuelle qui règne dans le secteur éolien. Il s'agit avant tout de préserver les intérêts publics, de maximiser les retombées positives tout en réduisant les impacts négatifs des aérogénérateurs.

17 mars 2011, 11:38

Suite à l'introduction de la rétribution à prix coûtant (RPC), le nombre de projets éoliens a explosé dans l'Arc jurassien, considéré comme la région de Suisse la plus favorable à l'exploitation de cette énergie. Une explosion qui s'est faite de façon totalement anarchique, avec des promoteurs et autres développeurs aux méthodes peu scrupuleuses, qui exercent de fortes pressions sur les propriétaires et les pouvoirs publics. Résultat: alors que jusqu'ici, l'opinion publique était plutôt favorable à ce type d'énergie, elle est de plus en plus mitigée.

Pour limiter le mitage du territoire et aider les pouvoirs publics à reprendre la main, les cantons de Berne et du Jura ont donné mandat à l'Association régionale Jura-Bienne (ARJB) de réaliser une étude intitulée JuraEole afin de proposer une alternative au développement anarchique actuel dans la région interjurassienne. Elle a été présentée hier aux médias, à Tramelan.

Cette étude a pour objectifs de «préserver les intérêts publics, de minimiser les impacts négatifs des aérogénérateurs et de maximaliser les retombées positives pour les collectivités publiques régionales», a souligné Emilien Queloz, co-réalisateur de l'étude, avec André Rothenbühler, secrétaire de l'ARJB. Ils ont pu compter sur l'appui d'un comité de pilotage composé de membres de conseils communaux et de services cantonaux. Comme l'a souligné André Rothenbühler, l'idée est d'établir un modèle de gestion qui permette de fédérer les communes du Jura et du Jura bernois pour défendre les intérêts publics. «Il s'agit de développer l'énergie éolienne, mais dans l'intérêt public, en fixant le cadre de la future collaboration avec les développeurs et les investisseurs de parcs éoliens.»

Pour concrétiser cette vision, l'ARJB propose trois instruments: une charte partenariale, la création d'un label, et la fondation d'une société en mains publiques. Elle serait chargée de faire appliquer et faire respecter la charte et le label, et de représenter les communes.

S'agissant de la charte, elle doit permettre de gérer les parcs éoliens dans le respect des intérêts publics. Pour André Rothenbühler, «cette charte est une condition préalable en vue de la réalisation des plans d'affectation concernant les sites mentionnés dans les plans directeurs». Elle doit définir la cohérence énergétique du projet et tenir compte des valeurs naturelles et paysagères en suivant une logique de concentration. En clair, il faut privilégier quelques grands parcs éoliens plutôt que de voir une foule de petits sites se multiplier.

La charte doit aussi tenir compte de la valeur ajoutée régionale, l'idée étant que toute la région puisse en profiter. Selon André Rothenbühler, les aspects de cohérence énergétique et de valeurs naturelles et paysagères doivent avoir un caractère obligatoire dans le cadre du plan directeur. Quant à l'aspect de valeur ajoutée régionale, il ne pourra se matérialiser que sur une base volontaire, au travers d'un label. Sont concernés les communes, les développeurs, les propriétaires fonciers, les investisseurs et les distributeurs de courant. Ce label prévoit en particulier des clauses de redistribution. Ainsi, le propriétaire foncier du terrain touchera deux tiers de l'indemnité, le dernier tiers étant partagé par les propriétaires voisins. Quant aux communes, celle qui accueille une éolienne sur son territoire touchera deux tiers de l'indemnité, le solde allant à ses voisines.

S'agissant de la société à fonder (printemps 2012), elle sera chargée de veiller à l'application de la charte et sera le centre de compétence et la plate-forme d'investissement des pouvoirs publics pour le partenariat avec tous les acteurs du projet. Comme l'a relevé Claude Schaffter, maire de Montfaucon, les gens en ont assez de n'avoir que les inconvénients et aucun avantage. /POU-réd

Une séance d'information est prévue le mercredi 20 avril à l'Hôtel de ville de Saignelégier (19h30)

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