«Cela faisait quelque temps déjà que nous cherchions un autre lieu pour nous développer, raconte Barbara Soleyman. Nous nous étions un temps intéressés à la Maison de commune de Fleurier, (réd: qui fut le «Palais chinois» construit par Edouard Bovet, fondateur de la marque, entre 1826 et 1830). Mais elle n'était pas à vendre!»
C'est donc par hasard qu'un conseiller en horlogerie, apprenant la volonté de Pascal Raffy de revenir dans le Val-de-Travers, fit savoir que le site de Môtiers était à vendre depuis presque trois ans. «Nous ne le savions pas, s'exclame la directrice. Lorsque nous sommes venu visiter les lieux pour la première fois, nous avons immédiatement contacté la commune, qui nous a renvoyé au mandataire chargé de la vente. Le Conseil d'Etat a mis seulement 48 heures pour nous rappeler.»
Le projet de transformation du château devrait prendre forme rapidement, pour se terminer idéalement en été 2007. «Il n'y a pas encore de plan précis, mais Pascal Raffy investira ce qu'il faudra pour ce changement d'affectation, tout en gardant l'esprit des lieux, assure Barbara Soleyman. Nous allons redonner ses lettres de noblesse au château.»
Comme annoncé dans notre édition d'hier, le déménagement des ateliers d'horlogerie devrait drainer de 30 à 40 postes de travail à Môtiers. Des emplois qui cependant ne sont pas forcément synonymes de postes à pourvoir. «Dans l'idéal, nous aimerions que tout notre personnel nous suive, poursuit la directrice. Mais si tel n'est pas le cas et pour l'avenir, nous comptons bien entendu sur le bassin de main-d'oeuvre qualifiée de la région.» Un avenir que la marque veut ambitieux. Actuellement composée d'un atelier de production et d'un département de recherche et développement, elle ne cache pas sa volonté de devenir une manufacture à part entière.
Si l'unanimité semble se faire autour de la nouvelle annoncée lundi, l'avenir de la Fondation du château de Môtiers devra être discuté. Créée en 1973 pour animer le monument, elle est propriétaire d'une centaine d'oeuvres de toutes sortes. «Il ne s'agit pas de s'accrocher, déclare Pierre-André Delachaux, président du comité directeur de la fondation. Mais la fondation pourra très bien continuer d'exister en gérant ses oeuvres, confiées par exemple au collège ou à l'hôpital du Val-de-Travers.» / FAE