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Un, voire deux élus à Berne, bon pour le Val-de-Travers?

24 oct. 2007, 12:00

Si Didier Burkhalter est élu au Conseil des Etats, il cédera sa place au Fleurisan Laurent Favre au Conseil national. Avec Yvan Perrin, le Val-de-Travers compterait alors deux représentants sous la Coupole. La région en tirerait-elle des avantages? Pourrait-elle mieux faire entendre ses revendications? Petit tour d'horizon.

Evidemment, du côté du Parti socialiste, on ne pense pas que la réélection d'Yvan Perrin puisse servir la cause du Vallon et, dans une perspective élargie, celle des régions périphériques. Jean-Nat Karakash, président de la section PS du district, estime que «la région serait mieux défendue par quelqu'un d'autre». D'après le socialiste de Fleurier, l'UDC mène une politique centraliste qui va à l'encontre des intérêts des régions périphériques. Mais pour lui, «il est plus important d'avoir des représentants sur le plan cantonal qu'à Berne.» Et Laurent Favre dans tout ça? Serait-il plus sensible au sort des campagnes? Jean-Nat Karakash en est convaincu, même s'il s'empresse d'ajouter qu'il espère que le radical ne sera pas élu...

Claude-Alain Kleiner, président des libéraux du Vallon et vice-président de l'Association régionale du Val-de-Travers (ARVT) ne partage pas l'avis de son homologue socialiste. «Si nous pouvons aligner deux représentants sous la Coupole, c'est positif pour la région!» Mieux, il voit dans l'éventuelle élection des deux Vallonniers un signal politique fort, une manière aussi de rappeler aux élus cantonaux que le Val-de-Travers existe, lui qui, selon Claude-Alain Kleiner, «souffre trop souvent du syndrome de Peter Pan et se considère comme trop petit et trop excentré pour faire entendre sa voix». De son côté, l'éventuel successeur de Didier Burkhalter confirme son intention de s'engager pour la défense de la politique régionale. «Il faut faire attention à ce que cette politique ne devienne pas un alibi pour donner bonne conscience à certaines parties riches du pays. Le fonds de 70 millions de la Confédération me semble un peu faible pour venir en aide à l'ensemble des régions qui ont besoin de soutien.»

Laurent Favre, on s'en doute, se montre moins critique envers Yvan Perrin que Jean-Nat Karakash. Si le radical est élu, il est convaincu qu'ils s'engageront ensemble en faveur des régions périphériques, et pas seulement du Val-de-Travers.

Le principal intéressé, Yvan Perrin, dit s'y connaître en matière de régions excentrées, lui qui habite «dans une commune située à la périphérie d'un district périphérique d'un canton périphérique». Il avoue s'être souvent trouvé en porte-à-faux avec les idéologues de l'UDC quand il s'agissait de défendre la politique régionale.

«L'UDC n'échappe pas au clivage villes-campagnes, que l'on retrouve même chez les Verts, qui ont tendance à favoriser les transports publics dans les villes au détriment des campagnes», explique le conseiller national.

Pour le Val-de-Travers, le Niquelet aimerait voir un certain nombre de projets se concrétiser, sans qu'ils relèvent forcément de ses prorogatives fédérales. Ainsi, Yvan Perrin voudrait que le tunnel destiné à supprimer le «contour de la mort» entre Saint-Sulpice et Les Verrières soit enfin construit. Il souhaiterait également que les projets du RUN pour le Val-de-Travers soient plus clairs. «On veut faire de la région une terre d'accueil pour les familles et dans le même temps on annonce la fermeture de la maternité. J'ai parfois l'impression qu'on ne nous prend pas au sérieux, pour ne pas dire pire.»

Deux élus à Berne suffiront-ils au Vallon pour mieux faire valoir ses revendications? Rien n'est moins sûr...

christophe Kaempf

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