«C’est sûr, c’est une manière spéciale de faire ses courses. Vous patientez dehors, à la vue de tous. Les gens vous regardent. Il faut prendre sur soi pour venir ici. Mais lorsque vous en ressortez, c’est Noël!»
Assise sur une chaise de fortune, posée à même le trottoir, Claire* patiente dans une longue file d’attente. En silence. Dans sa main, un numéro peint sur un morceau de bois: lorsqu’on le nommera, elle pourra pénétrer au sein du collectif de distribution alimentaire Partage, à La Chaux-de-Fonds, et remplira ses sacs de nourriture, pour une somme très modique: 50 centimes le passage, soit environ un caddie.
Des images qui font paniquer
Claire a moins de 35 ans et est employée dans la vente. «Je savais que ma situation allait se précariser, je l’ai senti lorsque le virus est arrivé», explique, résignée, cette maman de deux jeunes enfants. «Mon employeur a joué la...