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Les commerçants du Vallon se mobilisent contre Lidl

Si, dans un premier temps, le fait que Lidl souhaite s'installer à Couvet n'a pas choqué les commerçants de la localité, l'investissement de deniers publics engendre un vent de colère parmi ceux-ci. Un phénomène qui n'est pas propre à Couvet. C'est tout le commerce de détail du Vallon qui se soulève contre ce projet. «Les autorités nous ont fait un petit dans le dos!» Les mots ne suffisent pas à exprimer la colère de Rémy Bohren, boucher à Couvet. Interrogé la semaine dernière, ce dernier semblait plutôt résigné face à l'implantation du hard discounter allemand (réd: lire notre édition du 7 février). Mais il ignorait alors que des deniers publics seraient engagés. Ce fait connu, son sang n'a fait qu'un tour. Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour alerter ses collègues commerçants de la région, ainsi que le CID (groupement du Commerce indépendant de détail) du Val-de-Travers.

12 févr. 2008, 12:00

Qu'ils viennent de Fleurier, Môtiers ou Travers, tous se sont réunis pour avaliser un courrier envoyé aux conseillers généraux covassons. Ces derniers se prononceront vendredi sur une demande de crédit pour la réalisation d'un giratoire indispensable à la venue de Lidl. Les commerçants se sont également assuré un soutien politique solide en contactant les deux conseillers nationaux vallonniers Yvan Perrin et Laurent Favre, ainsi que les députés au Grand Conseil Sarah Rosselet et Yves Fatton.

«Le plus incompréhensible, c'est qu'on utilise de l'argent public pour favoriser une seule entreprise et, de surcroît, étrangère», martèle Rémy Bohren. Dans sa lettre adressée ce jour au Conseil général de Couvet, le CID s'insurge contre cette dépense, alors qu'il y a quelques années la dynamisation du centre du village avait été abandonnée faute de moyens. «Il ne faut pas oublier que le centre commercial situé à l'autre extrémité de la localité a eu pour effet de tuer 60% des commerces locaux. L'ouverture d'un centre de l'autre côté aura raison des 40% restants», s'inquiète Jean-Michel Monnet, président du CID, soutenu dans ses propos par la députée Sarah Rosselet. Et Claude Jaccard, président du groupement des commerçants de Travers, de renchérir: «L'avenir de nos villages est bien morose. Si l'on ne veut pas ressembler aux localités désertiques de la France voisine, nous devons absolument maintenir des petits points de vente.» Des détaillants qui, comme le souligne Philippe Mathey, propriétaire d'une épicerie à Môtiers, n'ont pas les reins aussi solides que la Coop et la Migros pour lutter contre les hard discounters.

Dans leurs revendications, les commerçants pensent également aux personnes âgées, qui ne peuvent se déplacer. «Ces gens-là paient également des impôts et ils ont aussi droit au respect des élus», poursuit Jean-Michel Monnet. A noter encore que la société d'emballages en carton Bourquin SA se dissocie complètement de la décision de la famille Bourquin, propriétaire de la parcelle convoitée par Lidl. «Nous ne sommes absolument pas favorables à cette implantation qui casse l'économie locale», précise sa directrice Cynthia Uelligger.

«Nous ne pouvons pas distribuer des castagnes, notre seule solution est de tenter de sensibiliser nos autorités», conclut le président du CID. Mais Rémy Bohren annonce d'ores et déjà qu'il ne se laissera pas «bouffer tout cru» et qu'il lancera un référendum si le crédit devait passer la rampe vendredi. /FNO

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