Il faut savoir que le club joue à fond la carte locale. Le contingent se compose en majorité de filles de la région. «Evidemment, les gens s'identifient au club», explique Joëlle Roy. «Je pense que s'il y avait moins de joueuses du cru, il y aurait moins de spectateurs. Des amis sont allés voir un match de Voléro à Zurich et m'ont dit qu'il n'y avait personne. L'identité régionale ou locale est vitale!»
«Il y a quand même un moment que nous sommes en Ligue nationale (réd: en volleyball, la première ligue en fait partie)», reprend Joëlle Roy. «Dans le district, nous sommes les seuls.» Sans véritable concurrence: le CP Fleurier ne joue pas à la même heure et le football n'est pas non plus un obstacle! «Il y a eu une fois un match en même temps, sur le terrain d'à côté», lance pour sa part Magali Roy. «Mais les spectateurs passaient d'un match à l'autre!» La joueuse vallonnière, qui est aussi responsable d'équipe (pour la partie administrative), voit également une raison de proximité dans le succès populaire de son club. «Notre côté familial est un peu notre marque de fabrique!»
Même son de cloche pour l'entraîneur, Serge Lovis. «A Tramelan, en Ligue A, nous avions la meilleure affluence, avec environ 500 spectateurs par match. Les clubs de village sont toujours très suivis.»
Actuel entraîneur du NUC et ancien du Val-de-Travers, Philipp Schütz relève le côté «fantastique» du soutien populaire au Vallon. «Pour des matches importants, c'est comme si tout le Vallon descend! C'est une des rares places où c'est comme ça.»
Et comme il s'agit d'un derby, il devrait y avoir foule cette fin d'après-midi à Couvet. «J'ai entendu dire qu'il y aurait des parents de joueuses et des supporters qui feraient le court déplacement», confirme Philipp Schütz. «C'est une jolie affiche, avec une jolie ambiance. Comme un match de Coupe. Ça va être chaud, mais dans le sens positif.»
La saison dernière, Val-de-Travers n'avait pas connu la défaite en première ligue. Or, cette année, une seule victoire est venue récompenser les filles de Serge Lovis. Mais le public suit toujours. «Je m'étais demandé si le soutien n'allait pas faiblir», reconnaît Magali Roy. «Mais notre public nous pousse même dans les moments difficiles.» / FTR