Crise américaine oblige, la marche des affaires a nourri les discussions. Mais à l'instar de Tag Heuer, beaucoup de marques ont parlé de commandes en hausse. «Nous avons enregistré une croissance de 25% les trois premiers mois de cette année, c'est bien davantage que ce que nous espérions!», a expliqué Françoise Bezzolo, responsable de la communication de la manufacture, au chef du Département de l'économie Bernard Soguel.
Autre thème récurrent, la pénurie de main-d'?uvre qualifiée. En apprenant du co-président Karl-Friederich Scheufele que Chopard prévoit de créer un centre de formation sur le site de Fleurier, Sylvie Perrinjaquet, à la tête du Département de l'éducation, était ravie. «Il y a encore quelques années, les horlogers ne tenaient pas ce discours. Ils se rendent compte que la formation à l'interne, c'est important pour la pérénnnité de l'entreprise».
Dans un salon de Rolex, entre la présentation des Oyster, Daytona et Submarina et l'apéritif au champagne, le grand argentier cantonal Jean Studer s'est entretenu sur les contrefaçons. «La qualité des copies est toujours meilleure, constate Eric Schaller. Elles sont produites par des organisations mafieuses, avec de l'or et des bijoux récupérés». Autre halle, autre souci: le directeur de la société américaine David Yurman a fait part au conseiller d'Etat Roland Debély de ses difficultés à acquérir les pièces horlogères. Et de dénoncer les futures restrictions du Swiss Made: «Les capacités de production ne sont pas là!»
A la réception de clôture qui a réuni les entreprises neuchâteloises, Bernard Soguel a félicité «les acteurs du succès» horloger, en détaillant les moyens que le gouvernement s'est donné pour renforcer son soutien à l'innovation. Mais il a dénoncé la Confédération «qui mène trop souvent une politique plutôt favorable à la place financière et fait peu de cas de la Suisse qui bosse et qui créé une croissance réelle et durable». /BRE