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Le suicide, ce tabou à briser

Des actions pour informer, sensibiliser et former.

27 sept. 2016, 00:22
BD "Les autres" - stop suicide

passerelle de l'utopie



Neuchatel, 08 10 2014

PHOTO DAVID MARCHON STOP SUICIDE

«Quand on souffre du dos, on va consulter un médecin. Mais quand on a des idées noires, pas forcément. Le suicide reste encore tabou. Les personnes qui y songent sont toujours nombreuses à rester seules face à leur mal-être», observe Joanne Schweizer. D’où l’importance de les encourager à parler, à faire part de leurs états d’âme: «Aller chercher de l’aide, ce n’est pas une faiblesse, bien au contraire!», souligne la chargée de programme santé mentale pour le canton de Neuchâtel.

Informer, sensibiliser, former… Depuis plus d’une décennie, les cantons du Jura et de Neuchâtel ont multiplié les pistes pour prévenir le suicide, en mettant l’accent sur la formation des professionnels confrontés à cette problématique (psychologues, médiateurs scolaires, responsables des ressources humaines dans les entreprises, etc.) et la sensibilisation des jeunes. Les enseignants sont quant à eux sensibilisés dans le cadre de la Haute Ecole pédagogique.

Résiste, l’association interjurassienne de prévention du suicide créée en 2004, favorise la collaboration entre professionnels, bénévoles et institutions en organisant des formations, des ateliers, des conférences et autres événements thématiques. «Notre public cible, c’est l’entourage au sens large», résume sa coordinatrice Francine Richon. L’association a par exemple organisé un café-parents sur le thème de «Quand mon ado va mal» et offre des formations à la demande de divers professionnels. Autre exemple, une sensibilisation a été organisée pour les maîtres d’apprentissage «qui sont en première ligne pour constater qu’un jeune décroche», fait remarquer Francine Richon.

Comment réagir à temps

Savoir détecter les comportements à risque et savoir comment réagir à temps peut s’avérer salvateur. L’association Résiste a d’ailleurs édité une brochure qui permet aux proches d’un individu en détresse d’évaluer la situation, reconnaître les signes alarmants, savoir à qui s’adresser pour aider la personne suicidaire et où se tourner pour être soi-même soutenu.

La politique de santé mentale sera encore renforcée au niveau jurassien, avec le développement d’un plan cantonal spécifique. Interdisciplinaire, il réunit les domaines de la psychiatrie, l’action sociale, la santé publique, la santé au travail et du monde associatif. L’objectif est d’accroître les synergies, d’établir un état des lieux pour le canton, de définir des priorités et d’apporter des améliorations au besoin.

La politique de santé mentale du canton de Neuchâtel est également décrite dans un plan cantonal, qui permet de coordonner l’ensemble des activités afin d’en garantir la cohérence.

Evaluer le degré d’urgence

Depuis deux ans, l’accent a été mis sur la prévention du suicide. Notamment, des formations de deux jours ont été mises en place, en collaboration avec le CNP, à la suite de nombreuses demandes émanant de professionnels régulièrement confrontés à des personnes suicidaires. Un cours qui permet à «chacun de travailler sur ses propres perceptions à l’égard du suicide, un sujet encore largement incompris», expose Joanne Schweizer. Des jeux de rôle font découvrir comment aborder une personne en détresse, évaluer le degré d’urgence et déceler les symptômes qui nécessiteraient de l’orienter plus loin.

Dans le domaine de la prévention auprès des jeunes, les instances neuchâteloises et jurassiennes collaborent avec l’association romande Stop Suicide et Pro Juventute notamment. Parmi le matériel de prévention mis à la disposition des écoles par Stop Suicide, la bande dessinée «Les Autres» vise à promouvoir la santé mentale et le bien-être des jeunes. Une BD qui parle d’addiction, de cyber harcèlement, de pensées suicidaires ou du mal-être qui fragilise certains ados. «Cette année, des sensibilisations ont été organisées par des établissements de formation en s’appuyant sur ce livre. Celui-ci n’est pas juste distribué aux élèves sans accompagnement: c’est un outil de travail qui est destiné à ouvrir le dialogue avec les jeunes», indique Joanne Schweizer.

Stop Suicide mène une campagne de prévention d’un mois qui a démarré le 10 septembre, journée mondiale de prévention du suicide. Sous le slogan «Là pour toi», Stop Suicide vise à faire savoir aux jeunes en détresse qu’ils peuvent trouver de l’aide. Sa campagne s’adresse aussi à chacun d’entre nous: en écoutant, réconfortant et accompagnant une connaissance fragilisée, nous pouvons contribuer à prévenir un acte désespéré. Car le manque d’estime de soi, le sentiment d’être seul, l’impression de ne plus compter pour personne peuvent conduire au suicide.

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