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Le producteur du Travers Saints vendange ses 400 ceps en terrasses

Samedi, une dizaine de personnes récoltaient des grappes de raisins dans la vigne de Christophe Landry à... Travers. Le caviste a fait le pari un peu fou de produire du vin au Val-de-Travers. Reportage. Les doigts engourdis par la bise matinale, une dizaine de vendangeurs s'activent, accroupis au pied des ceps. Scène banale sur le Littoral, le tableau à de quoi surprendre dans le Val-de-Travers, à 750 mètres d'altitude!

22 oct. 2007, 12:00

Les vignes du Vallon doivent leur existence à Christophe Landry, un jeune caviste, qui, sur proposition d'un de ses anciens profs de l'école d'?nologie de Changins, a planté ses premiers ceps en 1998. Principalement des cépages rouges: pinot noir, gamaret et garanoir. Des espèces qui ne sont pas spécifiquement adaptées à cette altitude, mais qui sont tout de même adaptées au climat septentrional de la Suisse.

Faire du vin dans la région ne serait pas tout à fait nouveau. A en croire Christophe Landry, on cultivait déjà de la vigne au début du XVIIIe siècle à Travers. La preuve? Une vieille maison du village s'appelle La vigne.

Le vignoble traversin s'étend sur 400 mètres carrés. «Je ne peux pas en planter plus», explique le viticulteur de Travers, «400 mètres carrés, c'est la surface limite que l'on peut planter hors cadastre viticole». Mais le viticulteur ne compte pas faire de demande à l'Etat et à la confédération pour étendre ses vignes. «Je n'ai pas envie de donner le mauvais exemple. Le danger, c'est que si les autorités classent cette parcelle en zone viticole, cela risque de créer un précédent et l'on va se retrouver avec de la vigne n'importe où.»

Près de 400 ceps croissent sur les petites terrasses construites par Christophe Landry. «Ils sont bien à l'abri et profitent de la réverbération de la chaleur sur les murs, mais le rendement n'est évidemment pas extraordinaire en raison des contraintes liées à l'altitude et au climat.»

Comme sur le Littoral, la récolte de cette année ne s'annonce d'ailleurs pas sous les meilleurs auspices. «Début septembre, je me demandais encore si l'on pourrait vendanger», se souvient le caviste «L'été humide, puis le froid, n'ont pas été très propices à la maturation des grains. Mais heureusement, les températures clémentes de début octobre ont sauvé les grappes.» Christophe Landry ne s'attend cependant pas à un millésime exceptionnel.

Alors, quelles sont les particularités de ce vin du Vallon? «C'est évidemment le meilleur du monde», rigole Christophe Landry. Trêve de plaisanterie, l'?nologue - même s'il trouve que ce nom fait «un peu trop chimiste» - reprend le dessus: «C'est un vin qui offre une structure plutôt épicée, avec des tanins bien présents sans être agressifs. Les gens qui l'ont dégusté ont été agréablement surpris, même si je considère que ce n'est pas un grand cru.»

Les vendangeurs ont récolté 200 kilos de raisins en un peu moins d'une heure. Il leur reste à égrapper les baies une à une pour ne garder que les meilleures. «Nous faisons un vin d'horloger», plaisante Christophe Landry. La récolte prendra ensuite la direction de Fleurier, où elle sera vinifiée en barrique dans un garage. Chaque année, le vigneron traversin produit environ 300 bouteilles de vin rouge, qu'il a malicieusement baptisé Travers Saints, double clin d'?il à l'église qui se trouve juste au-dessus de son vignoble et évidemment au nom des habitants de Travers. /CKA

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