Si elles respectent le cadre médiéval du bâtiment, les principales modifications n'en sont pas moins très importantes. A commencer par celles qui touchent le corps de la bâtisse, qui abritait le restaurant, et qui sera rehaussé de deux tiers d'étage. La frise de ce dernier parviendra alors à la même hauteur que celle de la tour de Diesse, par ailleurs conservée en l'état. Ce bâtiment principal abritera l'administration de l'entreprise Bovet Fleurier SA et un appartement dans les combles.
Etonnement, le château retrouvera ainsi l'aspect qu'il avait à la fin du XVIIIe siècle. «Une partie de l'étage fut enlevée entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, explique Jacques Bujard, chef du Service de la protection des monuments et des sites. Le château avait été transformé en ferme, et cette partie était devenue une grange et une écurie. Au lieu de construire un bâtiment trop important dans la cour intérieure, il nous a semblé plus judicieux de gagner de la place de cette manière.»
Un bâtiment supplémentaire dans la cour intérieure, c'est le deuxième grand changement qui interviendra sur le complexe médiéval. Entre l'édifice principal et celui que l'on nomme la grange, prendront place des ateliers d'horlogerie, logés dans une annexe à construire. Une nouveauté qui ne se verra presque pas depuis la vallée, son toit ne dépassant pas ceux existants.
La grange, située à l'ouest, verra son plancher abaissé de quelques dizaines de centimètres, de façon à aménager deux étages dévolus aux ateliers. Une baie vitrée sera percée côté sud afin d'y amener de la lumière naturelle. Enfin, un abri pour dix voitures sera construit sur la place de parc, dans le prolongement du garage existant.
«Ces plans sont le résultat d'une série de discussions constructives entre mon service, celui de l'Aménagement du territoire, la commune de Môtiers et l'architecte, résume Jacques Bujard. J'ai veillé à ce que la tour de Diesse, le tracé de l'enceinte et les vieux murs soient conservés. Mais comme de profondes modifications ont été faites dans les années 1960, tout n'est plus digne d'intérêt.»
Un premier projet avait été proposé par l'architecte genevois. Celui-ci prévoyait un bâtiment plus grand dans la cour, et des ouvertures dans les toits plus nombreuses. «Cela ressemblait à une sorte de manoir allemand, ça me rappelait mon train électrique, rigole Vincent Desaulles, conseiller communal en charge de l'Urbanisme. Mais ces derniers plans sont appréciés, et la commune n'a aucun bémol à faire valoir.» / FAE