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«La population a été oubliée»

Bien que défendant la fusion des onze communes, Mathieu Erb, président des jeunes libéraux, estime que les gens sont mal informés Son nom est apparu à plusieurs reprises ces dernières semaines. Sur des sujets délicats bien souvent. Mathieu Erb n'a pas 20 ans et cumule déjà les mandats politiques: conseiller général à Couvet, président des jeunes libéraux au niveau neuchâtelois et suisse. N'hésitant pas à défendre des positions tranchées, il prône un Parti libéral ouvert, responsable et moderne. Interview d'un vallonnier tiraillé entre développement et économies.

18 mai 2006, 12:00

Qu?est-ce qui vous a poussé à vous lancer en politique? Mathieu Erb: J?ai toujours eu un intérêt pour la chose publique. A 10 ans, j?ai insisté auprès de mes parents pour aller visiter le Palais fédéral. Le déclic, ça a été le séminaire d?éducation civique, en 9e année secondaire. J?ai eu envie de m?engager, mais je ne savais pas encore sous quelle couleur.

Pourquoi avoir choisi le Parti libéral? M. E.: C?est la philosophie des Lumières, à la base, qui m?a inspiré. Elle met en exergue deux aspects qui sont pour moi fondamentaux: la responsabilité et la liberté. Il y a aussi une tolérance, au Parti libéral, que l?on retrouve peut-être plus que dans d?autres formations de droite. Au niveau de la loi sur les étrangers, par exemple. Le libéralisme est le moins mauvais des modèles qui ont fait leurs preuves. Mais il ne faut pas confondre libéralisme et capitalisme à outrance.

Vous allez terminer vos études à Neuchâtel en 2007, puis faire un master en dehors du canton, voire à l?étranger. Allez-vous revenir habiter au Val-de-Travers? M. E.: C?est la grande question. Je ne voudrais pas polémiquer, le Val-de-Travers est ma région. Elle est magnifique, et la qualité de vie y est hors du commun. Ce qui me dérange un peu, c?est une mentalité qui ne prône pas assez d?ouverture. Il y a un esprit de clocher qui est énorme, et cela me déplaît beaucoup.

Ce sont des arguments que vous avez utilisés dans une interview accordée au site e-vallon, dans laquelle vous disiez qu?il était impensable de garder l?antenne du lycée Denis-de-Rougemont à Fleurier. Cela avait soulevé un tollé. M. E.: J?ai été volontairement polémique, mais je ne pensais pas que cela prendrait de telles proportions. J?ai reçu des téléphones anonymes à la maison, des mails incendiaires.

Malgré cela, une classe supplémentaire va ouvrir à la rentrée prochaine? M. E.: C?est un petit sursis avant des décisions beaucoup plus graves. Il faut être réaliste: à moyen terme, on ne va pas pouvoir garder cette antenne. A l?heure actuelle, des sacrifices doivent être consentis.

Un contrat-région est actuellement en cours d?élaboration. Or, pour attirer du monde, il faut offrir des infrastructures. En suivant votre raisonnement, qui prône de descendre à Neuchâtel pour à peu près tout, il va être difficile d?y arriver! M. E.: Non, pas pour tout. Il faut réfléchir de manière raisonnable sur ce que l?on veut, et axer le développement sur la qualité de vie et les fleurons. Mais sous prétexte d?une proximité avec Neuchâtel que nous n?avons pas, nous n?allons pas nous mettre à suréquiper la région. Parce que si la fusion des onze communes passe, tout devra être revu.

Vous appelez la fusion de vos v?ux? M. E.: Oui. Le Val-de-Travers est une région pilote pour ce projet. Mais la population est totalement oubliée dans l?information sur cette commune unique. Les communes vont signer un contrat de fusion le 12 septembre, mais la population n?a jamais été avertie sur les tenants et les aboutissants de ce projet. Monsieur et Madame Tout-le-monde croient qu?ils vont tout perdre. Si nous allons trop vite, nous allons totalement passer à côté. Il y a tout un travail d?information qui n?a pas été fait. La permanence de la Coref tous les samedis, c?est très bien, mais cela arrive trop tard! / FAE

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