Après une excellente année 2011, les marques du groupe Richemont ont rivalisé de créativité pour capter l'attention jusqu'à vendredi de 12'000 professionnels.
Les pavillons des marques les unes plus prestigieuses que les autres ont, pour cette 22e édition, fait assaut d'imagination autour d'un thème de prédilection. Le pavillon d'IWC, par exemple, a été transformé en base navale américaine.
Au pied d'une tour de contrôle, une maquette d'un avion de chasse FA-18 trône au milieu des hôtesses en uniforme de la marine américaine. On peut monter dans le cockpit pour une simulation de vol ou s'asseoir au bar devant un décor de hangar d'aviation.
Pour la firme de Schaffhouse, c'est l'année des montres de pilotes, avec cinq nouveaux modèles exposés. Un peu plus loin, Baume et Mercier a réitéré son exploit de l'an dernier: créer une atmosphère de plage en reconstruisant une maison Hampton sur 800 m2.
Joyau à 3,5 millions
Parmigiani expose un Dragon dont la fabrication a mobilisé cent personnes à Fleurier pendant deux ans. Ce joyau est vendu pour 3,5 millions de francs à l'occasion de l'année chinoise du dragon, explique Sébastien Rousseau, responsable du développement des complications.
Le dragon en argent massif ciselé incrusté de 585 écailles d'or et serti de jade tourne sur son socle en cristal de roche et cherche à attraper la perle du savoir. Une merveille parmi beaucoup d'autres, aussi éblouissantes les unes que les autres.
Sur la plus grande surface, Cartier présente à lui seul 117 nouveautés. Aux côtés des montres Tank, une histoire qui s'écrit depuis 1912, les pierres des montres à secret scintillent de mille feux. Le directeur général de Cartier Suisse Arnaud Carrez affirme "être bien préparé pour affronter une éventuelle crise en 2012".
"Le mot d'ordre est à la prudence", assure le responsable, tout en soulignant que la répartition géographique des ventes est bien équilibrée. L'Asie est toujours en croissance, les Etats-Unis se portent mieux, le Moyen-Orient est très solide et les ventes en Europe bénéficient de la clientèle asiatique en visite, dit-il.
Nouveaux matériaux
Panerai cherche son identité en développant de nouveaux matériaux. Dans une chambre noire, la firme de Milan montre une collection de sept modèles de montres en céramique et leurs différents stades de production. La montre-phare, la Tutto Nero, est vendue 13'000 francs.
Dans un décor bleu nuit, Piaget expose la montre squelette la plus plate du monde (5,34 millimètres, dont 2,4 pour le mouvement), en or blanc, d'un coût chez le grossiste de 50'000 francs (plus du double en magasin). Le grand nombre de détaillants d'Asie montre que la manufacture de Plan-les-Ouates (GE) ne connaît pas la crise.
Vacheron Constantin célèbre les cent ans de la première montre de forme (c'est-à-dire non ronde) en 1912 et sort quatre nouveautés de la forme tonneau. Les quatre horlogers auteurs de la nouvelle collection des Métiers d'Art (limitée à 20 exemplaires) "les Univers infinis" s'activent derrière leur machine.
Audemars Piguet fête les 40 ans de la "Royal Oak", A. Lange & Söhne accueille le client avec un modèle géant de 2m50 d'un tourbillon avec calendrier perpétuel, Girard-Perregaux se distingue par ses répétitions minute et ses ponts alignés. Dans un décor de Tour Eiffel et de Notre-Dame de Paris, Van Cleef & Arpels aimante le public autour d'un splendide chef d'oeuvre, la Midnight Poetic Wish.
Univers inaccessible
Roger Dubuis, lui aussi, fait assaut d'originalité. Son pavillon capte l'attention par un décor high-tech balayé de lasers bleus. Résolument avant-gardiste, la marque de Meyrin (GE) relativement jeune (15 ans) veut se relancer autour de quatre univers, celui de l'aventurier Pulsion, du guerrier Excalibur, du jeu Monégasque et, plus féminin, du Velvet.
Une exposition de vieilles pendules du Musée d'art et d'histoire complète cet univers éblouissant, qui reste fermé au grand public, et inaccessible au plus grand nombre. Les premiers prix se situent autour des 7000-8000 francs pour monter jusqu'à cinq millions l'exemplaire.