Des problèmes techniques - outre les traditionnelles et inévitables crevaisons -, qui font le beurre des marchands de vélos à travers le canton. «J'ai beaucoup travaillé avant la première étape, confie Claude Zanetta à Colombier. Les coureurs effectuent un entraînement plus intensif. Comme le gros du peloton ne prend pas part à d'autres courses, j'ai du travail plein les bras.»
Si le travail ne manque pas dans les boutiques, il n'y a que rarement de gros pépins. «Je répare avant tout de nombreux câbles pour les changements de vitesse, assure Sven Blanck, de Cernier. Le monde amène de la casse quand on se trouve dans un peloton. Les dérailleurs sont mis à plus rude épreuve.» L'évolution du matériel amène également des casses d'un nouveau genre. «Même si la course se veut avant tout populaire, Monsieur Tout-le-monde veut aussi un beau vélo. L'époque où certains participants avaient encore un porte-bagages est révolue» relance le patron du Val-de-Ruz. «Si les coureurs veulent se faire plaisir, c'est bien pour le commerce. Quand on s'achète une Ferrari, on ne sait pas forcément la conduire» confirme Christophe Otz, patron de Sport Plus, en faisant allusion aux nombreux beaux vélos du peloton.
«Le matériel devient de plus en plus pointu, plus léger aussi. Au-delà d'un certain point, plus c'est léger, plus c'est fragile» assure Sven Blanck. «Le matériel s'améliore, mais il devient également plus délicat, corrobore Claude Zanetta. Les freins à disques et les fourches télescopiques sont sensibles. A l'époque, je ne voyais mes clients qu'une seule fois par année.» «La Groupe E Trans pousse les concurrents à aller faire réviser leur vélo. Certains s'offrent même un nouveau VTT pour la course» confirme Christophe Otz.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce ne sont pas les enfants qui maltraitent le plus le matériel. «Les gamins sont moins casse-cou» certifie le commerçant de Cernier. «Les adultes sont moins «encadrés» que les plus jeunes. Lorsqu'ils vont reconnaître le parcours (réd.: qui n'est pourtant pas balisé à l'avance) ou s'entraîner, ils s'attaquent à certains passages difficiles dont ils n'ont pas forcément l'habitude. Ils se disent alors que, cette fois, ils ne poseront pas pied à terre. Les adultes ont la liberté d'aller plus loin» analyse Claude Zanetta. Et voilà encore un petit tour chez son marchand de vélo préféré.
Si le Colombin avoue «perdre un peu de temps avec de menues réparations», il «réalise aussi quelques belles ventes». Sven Blanck confirme: «Cela fait marcher le commerce. Pourvu que cela dure.» «La Groupe E Trans amène un engouement indiscutable pour le VTT. Si cette course n'existait pas, nous aurions moins de travail» termine Claude Zanetta.
Si la Groupe E Trans fait du bien aux mollets, elle donne à certains du travail plein les bras. / EPE