Si c'était le cas, la Suisse se rendrait «complice des tortures infligées aux animaux sur les routes européennes», a déclaré à Berne le directeur de la PSA, Hans-Ulrich Huber. Ce dernier a rappelé que quelque 30 millions de bovins, porcs et moutons sont transportés chaque année sur des distances «extrêmes» qui peuvent atteindre 2500 km et lors de voyages qui peuvent durer jusqu'à 90 heures. Et d'ajouter que les animaux destinés à l'abattage sont entassés dans «d'énormes camions comportant jusqu'à quatre étages».
Aucune limitation de la durée du transport n'existe. Les transporteurs doivent uniquement faire une pause après 24 heures pour nourrir les bêtes, a-t-il ajouté.
L'interdiction de transit à travers la Suisse, valable actuellement, n'apparaît plus dans le projet de révision de l'ordonnance fédérale sur les importations, exportations et le transit d'animaux. Pour la PSA, l'Office vétérinaire fédéral (OVF) veut tout simplement lever cette interdiction, brisant les promesses faites par le Conseil fédéral. Si ce dernier ne réintroduit pas l'interdiction dans l'ordonnance, la PSA annonce une «vive résistance pouvant aller jusqu'à une initiative populaire».
L'organisation estime qu'elle a la population derrière elle. En effet, selon un sondage d'opinion réalisé début août, trois quarts des Suisses sont opposés à la suppression de l'interdiction de transit.
L'OVF n'a pas l'intention de lever cette mesure, a assuré son directeur, Hans Wyss. Mais il doit renégocier ce point avec l'UE. Auparavant, l'interdiction était justifiée par des risques d'épizootie, car la Suisse et l'UE n'avaient pas les mêmes standards. Ce n'est plus le cas, considère l'OVF. Des discussions doivent avoir lieu ces prochaines semaines. /ats