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Et si quelqu'un cherchait des noises à Espace noir?

Trois artistes qui exposaient à la galerie d'Espace noir ont été victimes d'actes de vandalisme. Une sculpture a même été dérobée. Les responsables de la coopérative s'interrogent. Et s'ils étaient visés en première ligne? Ils ont déposé une plainte et pris des mesures. Pas un seul pépin en 20 ans et, soudain, patatras! Ces derniers mois, la galerie d'Espace noir a été victime d'actes de vandalisme et d'un vol. De quoi interpeller les responsables (pour certains bénévoles) de la coopérative imérienne. Et si c'était finalement eux qui étaient visés à travers ces actes délictueux?

07 juin 2007, 12:00

Fin 2006, une toile du Chaux-de-Fonnier David Ferrington est légèrement lacérée à l'aide d'un couteau. En février de cette année, le sculpteur biennois Christian Krishli se fait chouraver une de ses sculptures. Sans suite judiciaire aucune, puisque les deux artistes n'entendent pas aller plus loin. Et en mars dernier, c'est au tour de l'Imérienne exilée à Monthey, Francine Calame, de voir trois de ses créations être mises à mal par un ou des inconnus.

«Qui a fait ça? Et pourquoi? Peut-être que nous ne le saurons jamais. D'ailleurs, y a-t-il réellement un pourquoi?», s'interroge cette enseignante en travaux manuels, qui espérait bien que son retour dans la cité qui l'a vue naître soit fêté d'une tout autre manière. «Cet acte de vandalisme m'a touchée. On a détruit un travail qui m'a pris des heures. Une destruction totalement gratuite. On a tous fait des conneries dans sa vie. Mais là...»

En accord avec Francine Calame, Espace noir a cette fois décidé de passer à l'attaque. A sa façon, en portant plainte. Vendredi passé, la ressortissante du Chablais s'est déplacée à Saint-Imier pour montrer aux policiers les dégâts qu'ont subis ses créations en papier.

«Nous ne pouvons plus cautionner de tels agissements. D'où le dépôt d'une plainte», glisse May Dubuis, une des bénévoles de la coopérative. L'enquête s'annonce complexe. Pour plusieurs raisons. Déjà, parce que la police a certainement d'autres priorités. Mais surtout, beaucoup de gens ont accès à la galerie. Celle-ci est en effet ouverte du mardi au dimanche, de 10 heures à 22 heures. Les gens qui travaillent à la taverne n'ont pas la possibilité de surveiller tout le monde.

Aussi, Espace noir (rue Francillon 29) est situé dans un immeuble locatif. «Il suffit qu'un locataire oublie de fermer la porte d'entrée à clef et quelqu'un peut s'introduire dans la maison 24 heures sur 24. Et par conséquent dans la galerie», ajoute May Dubuis, qui estime «que ces actes sont certainement plus tournés contre Espace noir qu'autre chose. Car c'est nous qui sommes les plus embêtés lorsqu'on doit expliquer aux artistes qu'il y a eu des problèmes.»

Les assurances? «C'est très compliqué d'assurer ce genre d'exposition. Et les primes, ça coûte! Imaginez-vous que nous avons eu chez nous en exposition des tableaux de grands noms, dépassant les 10 000 francs, et que rien de désagréable ne s'est produit avant ces derniers mois. En ce qui concerne Francine Calame, nous avons pris la décision de la dédommager à bien plaire.» De combien? «Cinq cents francs.»

Endroit libertaire par excellence, voilà qu'Espace noir se voit obligé de sortir les crocs. May Dubuis n'évoque toutefois pas l'installation de caméras de surveillance, ni l'engagement de Securitas...

«Nous ne pouvons pas tout verrouiller et cadenasser à cause de deux ou trois perturbateurs. Néanmoins, nous avons tout de même pris les devants. Désormais, les serveurs de la Taverne iront systématiquement jeter un ?il à la galerie, lorsqu'ils prennent ou arrêtent leur travail, à raison de quatre fois par jour. On ne va certainement pas pouvoir empêcher tout acte de vandalisme avec ces mesures. Mais, au moins, on pourra situer les heures durant lesquelles les déprédations ont été commises.»

L'étau se resserre! /GST

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