Les confessions ont succédé aux règlements de comptes. Les campagnes de dénigrement se sont multipliées. La chasse aux sorcières a fait des ravages énormes dans le peloton. On se regarde de travers, on s?insulte par médias interposés, on soupçonne et, surtout, on mélange tout. Tout est valable pour décrédibiliser l?autre. Les coureurs ont même peur de gagner. C?est la psychose.
Vient encore s?ajouter une guerre entre groupes médiatiques agrémentée d?une course au scoop ou aux aveux. Tout est valable pour autant que l?on fasse de l?audience ou un coup d?éclat. Et tant pis pour le sport et l?éthique.
Oui, vraiment, le vélo fait peine à voir en ce jour de départ du Tour de France. L?esprit de Strasbourg a fait long feu, tout comme le pacte de Moudon. L?union a laissé place à la division et au psychodrame. On est dans la cour d?école. Les dirigeants n?ont rien trouvé de mieux que de se désunir juste avant le départ de la plus grande épreuve du monde. La lettre de l?UCI, que finalement tout le monde a signée, a semé la confusion et engendré la protestation des coureurs.
Les instances fédérales ont ajouté de l?huile sur le feu. Des informations livrées à la va-vite, des déclarations maladroites et malheureuses: les responsables d?Aigle ont commis des dérapages impardonnables. Et rendu un mauvais service à leur sport.
On se demande vraiment comment le malade va pouvoir être soigné. Plus il se bat contre le dopage et plus le cyclisme s?enfonce. Il faudra un miracle pour le sortir du cloaque dans lequel il surnage depuis des années.
Peut-être qu?une bonne dose d?effort lui fera du bien? Espérons que ce Tour de France sera salutaire. Sinon, le vélo se retrouvera dans le coma.