Dopés à la caisse!

Le vélo passe une nouvelle vitesse en matière de dopage. Les coureurs sont tenus de signer un «Engagement» au travers duquel ils déclarent sur l'honneur de ne pas être impliqués dans une affaire de dopage. En cas de violation du règlement antidopage, ils devraient reverser la totalité de leur salaire à l'UCI pour financer la lutte antidopage. Ceux qui ne signeront pas ne participeront pas au Tour. P our combattre le dopage, l'UCI s'attaque au porte-monnaie des cyclistes. Les dopés devront passer à la caisse. «Ce jour est un grand jour pour notre sport» clamait hier dans un hôtel genevois Pat McQuaid, président de l'UCI (Union cycliste internationale). «Nous voulons rompre le silence. Aucune autre fédération sportive n'en fait autant que nous pour combattre le dopage. Des experts viennent de le reconnaître. Nous voulons en finir avec ce fléau. Nous devons agir de manière forte et unie.» Et l'Irlandais de demander aux coureurs de signer un «Engagement» (lire ci-dessous) pour un «nouveau cyclisme».

20 juin 2007, 12:00

Cette lettre sera soumise aux 600 cyclistes du ProTour. Les équipes se sont engagées à ne pas aligner de coureurs n'ayant pas signé ce document. Le délai de signature est le 7 juillet, date du départ du Tour de France. L'UCI publiera les noms des coureurs ayant signé cet «Engagement». Et les coureurs qui n'auront pas signé cette lettre ne pourront pas prendre le départ du Tour ont confirmé les organisateurs.

Présents aux côtés de Pat McQuaid, les cyclistes Sandy Casar et Mark Cavendish ont été les premiers à signer cet «Engagement». «Nous en avons marre de n'entendre parler que de dopage» lance Sandy Casar. «Il faut que le sport reprenne le dessus et ne plus avoir de doutes au départ d'une course.»

Pat McQuaid a reconnu que ce document n'avait pas de vraie valeur juridique. Mais il a insisté sur sa valeur morale. «Signer ce document est un acte volontaire et personnel. Le coureur manifeste une véritable volonté de changement en le paraphant.»

Les managers et les médecins seront aussi sollicités pour signer un document similaire. En attendant, les équipes sont tenues d'empêcher leurs coureurs de fréquenter des médecins ou préparateurs à la réputation sulfureuse. «Les managers doivent mieux contrôler ce qui se passe dans leurs équipes» insiste le président de l'UCI. «S'ils souhaitent et décident que chacun de leur cycliste ne puisse plus faire appel à un médecin extérieur à leur staff médical, des affaires comme celle baptisée Puerto, ne se reproduiront plus. Alors, le dopage sera mort.»

Les équipes statueront avant le départ du Tour sur le sort réservé à aux teams qui auront enfreint le code éthique en engageant des coureurs impliqués dans l'affaire Puerto. En plus, les teams ont accepté la mise en place, dès le 1er janvier 2008, d'un poste de médecin du travail indépendant, chargé de prononcer des arrêts de travail à l'égard des coureurs présentant des valeurs sanguines anormales. Ce médecin travaillera sous tutelle de l'UCI. Johann Bruyneel, manager de Discovery Channel et ex-employeur de Basso et Armstrong, a annoncé sa démission de l'association des équipes (AIGCP). La guerre n'est pas finie... / JCE-si