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Dietikon comme Tanger

La Lanterne magique part à la conquête de la banlieue zurichoise et parle arabe grâce à son implantation au Maroc. Mais c'est aussi via un grand concours à l'échelon suisse qu'elle poursuit sa vocation d'éducation à l'image Depuis la rentrée, les petits clubistes de La Lanterne magique ont retrouvé matière à rire, à pleurer et à trembler d'effroi dans les salles obscures du canton de Neuchâtel et de toute la Suisse. Matière, aussi, à exercer leur propre talent, via un concours lancé à l'échelon national (lire l'encadré). Destiné aux enfants, le club de cinéma n'a pas encore épuisé son potentiel créatif et géographique. Loin s'en faut. Preuve en est le lancement, par exemple, d'un nouveau club à Dietikon, en septembre. «Nous étions déjà actifs à Zurich, éclaire Vincent Adatte, cofondateur de La Lanterne née, rappelons-le, à Neuchâtel. Désormais, nous serons également présents dans la banlieue, au sein d'un multiplex. Nous pourrons y toucher un autre public, issu des communautés étrangères». Preuves en sont, aussi, des positions sans cesse étendues, ou renforcées, bien au-delà de nos frontières.

01 nov. 2006, 12:00

En Europe. «Nous nous efforçons de glisser quelques films autochtones dans chaque programmation, mais la formule résiste très bien aux adaptations étrangères». Dès le 10 novembre, les petits Anglais de Brighton s'initieront donc au cinéma selon le modèle qui prévaut partout ailleurs. Non sans se démarquer un tout petit peu, caractère britannique oblige: des écoles ont exprimé la volonté de s'inscrire au club de façon régulière, quand celles du continent ne le font que ponctuellement. «La Grande-Bretagne a encore beaucoup à faire dans le domaine de l'éducation audiovisuelle. Elle a donc désiré nous soutenir en nous accordant des subventions».

Quatre villes avaient contracté le virus Lanterne magique en Espagne, elles seront huit dans un proche avenir. Vincent Adatte y voit les retombées d'un article paru dans un numéro spécial des «Cahiers du cinéma» faisant état des cinématographies à travers le monde. Distribué au Festival de Cannes, il a provoqué un «réel engouement» pour le concept de La Lanterne qui, depuis, est entrée en contact avec de nouvelles villes et de nouveaux pays. Berlin et la cinémathèque de Bercy, à Paris, ont entre autres manifesté leur intérêt.

En Afrique. Il revient de loin, le cinéma lové dans la vieille ville de Tanger, au Maroc (notre édition du 28 septembre 2005). Menacé de fermeture, il a été sauvé notamment grâce à Yto Barrada, artiste franco-marocaine récemment exposée au Jeu de paume, à Paris. C'est dans l'une des salles restaurées que La Lanterne magique lancera sa première séance marocaine, le 8 novembre. «Le journal distribué aux enfants sera rédigé en français et en arabe. Les films, eux, seront projetés en français, et doublés en direct par des comédiens présents dans la salle».

Il y a plus d'un an, en juin 2005, La Lanterne s'était aussi aventurée en Afrique noire, au Sénégal. Soutenu par la Confédération, relayé sur place par les bénévoles de l'association Image et Vie, ce projet d'implantation n'est pas mort avec la saison des pluies: des séances scolaires ont pris le relais des projections estivales en plein air, qui avaient été plébiscitées par un large public dans un quartier de Dakar. «L'objectif, dès le printemps 2007, est d'instaurer des séances régulières, et d'élargir le cercle au-delà de la capitale». / DBO

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