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Crise migratoire: la frontière austro-allemande limitée, nouveaux drames en mer

La frontière entre l'Allemagne et l'Autriche va limiter l'afflux des réfugiés. En Mer Egée, porte d'entrée en Europe, au moins 22 candidats à l'exil ont encore péri.

30 oct. 2015, 21:08
Sur l'île de Lesbos, les drames continuent.

Cette restriction du passage à la frontière germano-autrichienne, ultime étape du périple de la plupart des réfugiés fuyant la guerre ou la pauvreté, prend effet "immédiatement", a précisé une porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur.

Vienne organise depuis des semaines le transport de milliers de personnes vers la Bavière le long des quelque 800 km de frontière. D'autres viennent par leurs propres moyens à travers bois et forment par endroits des files d'hommes, de femmes et d'enfants épuisés. Les autorités bavaroises ont assuré ne plus pouvoir faire face à ce flux.

"Nous souhaitons parvenir à un processus ordonné", a expliqué le ministère allemand de l'Intérieur, deux jours après que Berlin eut reproché aux Autrichiens de conduire des migrants à la frontière de nuit et sans prévenir la police allemande.

Près de 20 enfants noyés

Malgré l'arrivée du mauvais temps et la fermeture en cours des frontières européennes, des centaines de personnes continuent chaque jour de risquer leur vie pour rallier la Grèce à bord d'embarcations de fortune surchargées.

Au moins 22 migrants dont 17 enfants ont péri vendredi en mer Egée, portant à 56 en trois jours le nombre des personnes qui se sont noyées entre la Grèce et la Turquie.

Au large de l'île grecque de Kalymnos, les corps de 19 personnes, dont huit enfants et trois nourrissons, ont été retrouvés dans la matinée après le chavirage dans la nuit de leur bateau chargé d'environ 150 personnes. Trois autres personnes, une femme, un enfant et un bébé, se sont aussi noyées près de Rhodes, et trois restaient recherchées.

Quatre enfants syriens âgés d'un à quatre ans ont été repêchés morts dans les eaux turques par les garde-côtes, qui ont sauvé 19 passagers eux aussi en route pour Lesbos, selon l'agence de presse Dogan.

"Honte" pour l'Europe

L'Égée avait déjà connu mercredi une journée noire, avec cinq naufrages au large de Lesbos, de Samos et d'Agathonissi: le bilan humain de ces drames s'est encore alourdi vendredi, passant à 24 morts, dont 11 enfants, avec la découverte dans la matinée à Lesbos de cinq nouveaux corps.

Selon la police portuaire, ces victimes étaient vraisemblablement à bord d'un bateau surchargé de quelque 300 passagers, dont 274 ont été sauvés.

Au large de l'Espagne, les secours en mer ont abandonné vendredi soir les recherches pour retrouver 35 migrants disparus en mer entre l'Espagne et le Maroc, le plus grave naufrage dans cette zone depuis le début de l'année.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras s'est ému devant le Parlement de cette "tragédie humanitaire", qui constitue une "honte" pour l'Europe.

Plan de l'OIM

De son côté, l'Organisation internationale des Migrations (OIM) a annoncé avoir mis à jour "son plan pour répondre au flux des migrants en Méditerranée", prévoyant un budget de "780 millions de dollars" (774 millions de francs) d'ici à décembre 2016.

Depuis le début de l'année, le nombre des arrivées par la mer en Grèce a atteint 580'125 selon des chiffres révisés du Haut Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR), sur un total de 723'221 personnes parvenues en Europe par la Méditerranée. En Italie, elles étaient 140'200.

Plus de la moitié sont des Syriens (53%), 18% des Afghans et 6% des Irakiens, a précisé le HCR. Seuls une centaine de ces migrants ont jusque-là été envoyés d'Italie dans le reste de l'UE, alors que les plans européens de répartition de la prise en charge sont censés porter sur deux ans sur 160'000 réfugiés, a précisé Adrian Edwards, un porte-parole du HCR.

Pour des canaux légaux

En visite à Athènes, le ministre hongrois des Affaires Étrangères a réitéré l'exigence de son pays de la mise en place d'un "contrôle" aux frontières grecques, pour ne pas laisser "l'Europe sans défense".

A l'opposé, Alexis Tsipras a réclamé de la part de l'UE "une condamnation officielle des choix (de certains États membres) d'ériger des murs et des barrières et de fermer les frontières" et plaidé en faveur de l'ouverture de canaux légaux vers l'Europe.

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