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Les étudiants jouent avec le feu

Les six étudiants en dernière année de bachelor en conservation préventive du patrimoine, de la Haute Ecole d'arts appliqués Arc, ont mis le feu à plus de 150 objets en tous genres, hier matin. But de ce cours unique au monde: passer de la théorie à la pratique, et placer les étudiants face à un cas concret. Un exercice pas inutile, au vu de certaines difficultés rencontrées tout au long de la journée. «C'est le flou! On ne sait pas par où commencer. Et quoi faire avec quoi!» Romain Jeanneret, Môtisan de 23 ans, en dernière année de bachelor en conservation préventive, résume bien la situation dans laquelle se trouvaient, hier après-midi, les six étudiants de la Haute Ecole d'arts appliqués. Et pourtant, cela faisait déjà plus de cinq heures que les pompiers du centre d'entraînement de Couvet avaient mis le feu et éteint la reconstitution d'une réserve de musée, dans laquelle se trouvaient entreposés 150 objets. Meubles, livres, vêtements, objets en plastique, en métal gisaient toujours, en milieu d'après-midi, devant le local incendié, sous la pluie. «Nous rencontrons des difficultés à nous organiser, à prendre des décisions», relève Romain. Une faiblesse qui n'a pas échappé à Nathalie Ducatel, responsable de la filière de formation en conservation et initiatrice de ce projet. «En cas de sinistre, il faut rapidement poser des priorités, protéger et isoler ce qui présente le plus de risque de contamination, trouver un local où entreposer les objets, un moyen de transport et organiser le déplacement. Une fois à l'abri, on procède à un inventaire des dégâts, au nettoyage et à la désinfection des objets.» Les livres et documents graphiques détrempés par l'extinction doivent, par exemple, être congelés afin d'éviter la prolifération de bactéries. Il faut donc rapidement trouver un supermarché, un abattoir, un camion frigorifique ou un congélateur, en fonction du volume, pour entreposer ces documents.

01 avr. 2008, 12:00

Outre cet aspect organisationnel, ce cours, pour l'heure unique au monde, permet également aux futurs collaborateurs en conservation du patrimoine de déterminer quelles sont les matières et les méthodes les plus adéquates pour améliorer les conditions de conservation. Certains plastiques sont d'une efficacité redoutables pour prévenir les dégradations liées au temps ou à l'humidité, mais s'avèrent catastrophiques en cas de sinistre, puisqu'ils fondent sur l'objet à protéger. En revanche, le papier et le carton semblent revenir sur le devant de la scène dans le domaine de la conservation, puisque, contrairement aux idées reçues, ils résistent étonnamment bien à l'épreuve du feu.

Dès aujourd'hui, et pour environ huit jours, les étudiants s'attelleront au nettoyage de leurs trésors, calcinés et irrécupérables pour certains. / FNO

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