«Qui n'avance pas recule», répond Bernard Soguel. «Cette progression démographique montre que le canton va bien malgré la grogne, qu'il est attractif, qu'il ne suscite pas le rejet imaginé par certains. Economiquement, il pète la santé. Et il est mieux d'avoir davantage d'habitants pour payer les infrastructures communes.»
«D'un point de vue démographique, non,» répond Bernard Soguel. «Une hausse est positive dans un système basé à tort ou à raison sur la croissance», ajoute son conseiller stratégique Jean-Nat Karakash. Mais les deux hommes ne démentent pas qu'une telle évolution du nombre d'habitants demande qu'on se préoccupe des déchets qui vont avec, de l'impact environnemental, d'un aménagement judicieux du territoire.
«Neuchâtel n'échappe pas au vieillissement inéluctable de la population suisse», constate Gérard Geiser, de l'Office cantonal de la statistique. Néanmoins, la balance naturelle reste positive, avec davantage de naissances que de décès.
La population étrangère a davantage progressé que les ressortissants suisses, mais avec des mouvements divers. Le nombre de détenteurs d'un permis d'établissement (permis C) a reculé, ce que Serge Gamma, chef du Service des migrations, explique notamment par le retour d'Espagnols et d'Italiens dans leurs pays dont la situation s'est améliorée. En revanche, les permis annuels ont augmenté, essentiellement en raison de la bonne conjoncture et du besoin de main-d'?uvre, que ce soit dans l'horlogerie, la haute précision ou la construction.
Avec 0,4%, la hausse d'habitants reste modeste. Mais pour Jean-Nat Karakash, il est préférable d'avoir une progression modérée et régulière à long terme que de brusques écarts qui posent des problèmes pour adapter les infrastructures, comme les écoles et les logements.
La population neuchâteloise devrait «continuer d'augmenter, sans exploser». L'Office cantonal de la statistique parle de 176 000 habitants à l'horizon de 2030. / AXB