Fermes sur assiettes

Collectionneur passionné, Gérald Schilling a une collection d'assiettes peintes qu'il attribue à Quartier-la-Tente, ancien conseiller d'Etat. A voir au Musée paysan C'est arrivé par hasard, il y a plus de vingt ans, à Bienne, se souvient Gérald Schilling. Ce Chaux-de-Fonnier a déniché d'un coup trois assiettes peintes aux motifs de fermes de la région. Elles étaient datées de 1914 à 1918 et portaient une signature d'initiales le menant à un certain Quartier-la-Tente (lire ci-dessous).

26 juil. 2006, 12:00

Trois d'un coup, c'était un signe pour ce collectionneur passionné d'histoire locale. Dans les brocantes, marchés aux puces et vide-greniers qu'il visite assidûment, Gérald Schilling a dès lors fait la chasse aux assiettes. Seulement à celles signées «EQ», qui l'ont emmené dans une jolie promenade, en images, du haut au bas du canton et au-delà. «Je me suis rendu compte que le peintre avait parcouru toute la Suisse romande.» Edouard Quartier-la-Tente peignait vraisemblablement sur commande des propriétaires voulant conserver un souvenir de leur ferme et qui préféraient peut-être l'assiette à poser sur un vaisselier à un tableau.

Le sapin à l'honneur

L'artiste a représenté la Ferme Robert, au pied du Creux-du-Van, et d'autres à La Brévine, au Bas-Monsieur, aux Grandes-Crosettes, à Pouillerel, à La Cibourg, chez Jeanmaire, à La Joux-Perret, et à la Charrière, à La Chaux-de-Fonds, etc. L'église du Landeron a aussi été servie sur assiette, parmi les 25 pièces de la collection.

Amoureux du détail, le peintre a décoré les bordures de motifs, des branches de sapins surtout, joliment posés. «C'est aussi du Style sapin», se réjouit Gérald Schilling, en se référant aux dates indiquées.

C'est en tous les cas de l'art décoratif populaire et Diane Skartsounis, conservatrice de ce collectionneur dans l'exposition actuelle au Musée paysan, «La nature pour décor». Un thème qui s'inscrit dans les manifestations Art nouveau, en offrant un parallèle intéressant. Au Musée paysan, on admirera aussi les patchworks inspirés de l'Art nouveau du Labyrinth club du Locle. Des créatrices qui aimeraient bien aussi que l'on signe leur livre d'or. / IBR