Alignés en cercle à quelques mètres de leurs maîtres, quinze jeunes chiens attendent bien sagement qu'on les rappelle. Les ordres arrivent, et tous s'élancent aussitôt. L'exercice semble bien réussi, mais le dalmatien Praline passe tout droit et fonce vers une baballe qui traînait non loin.
Mardi soir, comme chaque semaine, plusieurs dizaines de toutous et leurs maîtres viennent suivre les cours donnés par la Société cynologique du Val-de-Travers, entre Couvet et Môtiers. Des cours volontaires, menés par les quatre éducateurs du club, qui dispensent également régulièrement les cours obligatoires que doivent suivre les propriétaires de chien du canton.
"Le but est de toujours garder son chien sous contrôle" , explique le responsable Pierre-Yves Loetscher, qui mène le cours pour les chiens les plus avancés. "On essaye de tenter le chien, pour qu'il doive rester vraiment concentré avec son maître. Si on croise en ville un enfant avec un petit pain à la main, le chien ne doit pas y aller" , image l'éducateur canin.
Formé pour Le Copain
Récemment "promu" dans ce groupe, Samba, un jeune labrador de 5 mois s'en est bien tiré. A l'autre bout de la laisse, Martine Chevalier explique que le chiot et son frère Salsa, "en pleine phase d'éducation", ont été sélectionnés à la naissance et seront à terme formés pour être des chiens d'assistance pour l'association Le Copain. "On recherche des chiens cools, à l'aise partout. Moi, je le prends avec moi au cinéma" , indique Martine Chevalier, qui en est à son cinquième chiot éduqué ainsi. Elle s'occupera de Samba jusqu'à ses deux ans et son départ pour l'école du Copain. "C'est toujours un crève-coeur de s'en séparer, c'est juste horrible. Mais on sait ce qu'ils deviennent et qu'ils vont aider."
Le mardi soir, plus le temps passe et plus les chiens qui viennent travailler rajeunissent. Si à 18 heures, on laissait facilement le toutou libre de ses mouvements, à 19 heures, le chien reste plus longtemps en laisse. Le travail se fait davantage par petits groupes, voire à part, lorsqu'un chien est un peu plus difficile.
"Voir et anticiper"
"Le travail des éducateurs, c'est de voir et d'anticiper" , explique Pierre-Yves Loetscher, qui a laissé ses collèges Prisca Solcà et Davina Burelli officier avec ce second groupe. " Il faut connaître le chien et son maître. On ne va pas prendre de risque lorsqu'on voit un problème." On reprend les fondamentaux petit à petit, souvent avec une friandise pour féliciter l'animal.
La soirée de cours se conclut par la classe pour chiots. La première étape, pour faire connaître le monde au toutou. "S'il n'a pas été présenté à cet âge à toutes les races de chiens, toutes les couleurs, les situations, les bruits, le chien va fermer son esprit sur ce qu'il ne connaît pas. S'il n'a pas vu de voiture à cet âge-là, il ne s'y fera jamais" , explique Davina Burelli.
Une classe pour chiots
Sous la conduite de sa collègue Séverine Python, trois chiots font connaissance. Jaycee, la petite labrador de Pierre-Yves Loetscher, court avec le yorkshire Baloo, sous le regard de Nala. La timide border collie vient depuis un petit mois à ces classes, et "on a vu une amélioration, elle est déjà plus sociable" , dit sa maîtresse.
C'est à cet âge que l'on apprend les ordres au chien. Une petite difficulté pour Monique Pernoud, maîtresse de Baloo, qui doit bien choisir le mot à apprendre. "C'est le chien de mon fils Fantin. Il est aux Perce-Neige et est dans une phase d'apprentissage de la langue où il ne dit que la fin de mots" , explique la maman. Elle a pris un chien pour aider son fils à surmonter ses peurs. "Avec Baloo, on lui donne une responsabilité. J'avais beaucoup d'espérance en commençant, et c'est au-dessus de tout ce que j'avais imaginé."
Si le "au pied" traditionnel deviendra "là", c'est déjà sûr, Fantin et Baloo continueront les cours d'éducation donnés au club. Avant, peut-être, de s'orienter vers d'autres activités du lieu, comme l'agility.