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Bruxelles caresse et griffe

Moritz Leuenberger a été reçu hier à Bruxelles par le président de la Commission européenne. L'Union souhaite approfondir ses relations avec Berne, mais est préoccupée par le problème de la fiscalité cantonale ui aime bien châtie bien. José Manuel Durão Barroso, le président de la Commission européenne, a manifesté hier sa volonté «d'approfondir les relations» entre l'Union européenne (UE) et la Suisse, un pays qu'il apprécie.

11 juil. 2006, 12:00

Le Portugais, qui a reçu le président de la Confédération, Moritz Leuenberger, s'est toutefois dit «préoccupé» par le problème des avantages fiscaux que réservent des cantons suisses à certaines entreprises étrangères. Il pourrait contrecarrer quelques plans de Berne.

Moritz Leuenberger s'est rendu hier après-midi à Bruxelles, où, outre José Barroso, il a rencontré les commissaires européens Andris Piebalgs (énergie) et Jacques Barrot (transports) ainsi que le premier ministre belge, Guy Verhofstadt. Le conseiller fédéral et ses hôtes européens ont soufflé le chaud et le froid.

Secteur de l'électricité

Andris Piebalgs, par exemple, est favorable à la conclusion d'un accord entre la Suisse et l'UE dans le domaine de l'électricité (transit, accès au marché, etc.), mais à condition que Berne s'aligne sur la législation communautaire, en particulier dans le secteur de la concurrence. Le projet de mandat de négociations que la Commission adoptera sans doute le 19 juillet reflétera cette exigence. Les pourparlers, qui devraient débuter cet automne, «ne seront pas faciles», prévient un expert communautaire. Moritz Leuenberger ne paraît pas s'en inquiéter. Selon lui, «l'intérêt de l'Union pour la Suisse est obligatoire», en raison de la situation géographique du pays - la Commission est, notamment, de plus en plus séduite par le projet helvétique de créer une «bourse de transit» pour le trafic des poids lourds à travers les Alpes. Bref, il y aura des «bilatérales 3, 4, 5, 6,», prédit le président de la Confédération.

Les obstacles sur lesquels elles risquent de buter ne manquent pourtant pas. Ainsi, les directions générales des relations extérieures et de la concurrence de la Commission semblent réticentes à conclure un accord sur l'électricité avec la Suisse avant que soit démêlé l'écheveau de la fiscalité cantonale.

Le problème a pris une dimension politique. Il «préoccupe» en tout cas José Barroso qui, la semaine dernière, avait fustigé des «discriminations» et appelé la Suisse à «accepter les règles en vigueur» au sein du marché intérieur, qui interdisent les pratiques fiscales prédatrices.

L'affaire pourrait dégénérer

Hier, le président de la Commission a «légèrement» fait comprendre que cette affaire pourrait «un jour» dégénérer, a noté Moritz Leuenberger. C'est que le Conseil fédéral n'envisage «pas du tout» de négocier un compromis avec l'UE.

Avec beaucoup de tact, José Barroso a évoqué hier un autre sujet explosif: celui du référendum du 26 novembre, a priori inévitable, sur l'aide financière de la Suisse aux pays d'Europe centrale et orientale.

«On espère que le résultat sera positif», a-t-il déclaré, avant que Moritz Leuenberger reprenne à son propre compte les propos plus musclés que le Portugais avait tenus il y a quelques jours à la radio et à la télévision suisses: «Je suis aussi d'avis qu'un non serait un mauvais signal» lancé à l'UE. / TVE

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