Ce rééquilibrage, qui conforte la vocation centriste des Etats, n?est cependant pas surprenant. Le système proportionnel appliqué lors de l?élection au National favorise l?émergence de personnalités au profil politique bien marqué. Le système majoritaire pratiqué lors des élections aux Etats requiert par contre des consensus dont l?UDC n?a pas bénéficié. A Zurich, la Verte libérale Verena Diener a ainsi profité du soutien d?une très large coalition de partis pour lesquels la priorité absolue, à gauche surtout, était de faire barrage à l?UDC. A l?exception, notable, des radicaux dont la direction avait appelé à soutenir la candidature d?Ueli Maurer. Or ce choix a provoqué une crise profonde dans les rangs du parti, dont la base n?a pas suivi. Au grand dépit de la présidente Doris Fiala, qui envisageait hier soir de donner sa démission.
Les attaques répétées lancées ces dernières années par Ueli Maurer contre les radicaux semblent être restées en travers de la gorge de certains militants. Et l?alliance purement tactique prônée par la direction radicale pour freiner l?érosion galopante de son électorat n?a pas convaincu. Il faut dire aussi que bon nombre d?anciens radicaux de l?aile la plus dure militent maintenant dans les rangs de l?UDC. Visiblement, tout le monde n?est pas prêt à sacrifier une ligne politique sur l?autel de l?efficacité arithmétique, ce qui est plutôt rassurant pour la santé du débat démocratique.