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Bernard Stamm aime les parcours corsés

Malgré trois participations, la Transat Jacques Vabre, qui s'élance ce week-end du Havre, n'a toujours pas souri à Bernard Stamm. Cette fois-ci, il compte sur l'apport de son co-skipper Tanguy Cariou pour que sa quatrième Route du café soit la bonne. Rencontre à Brest avec le plus Breton des Suisses. Tout était prêt sur «Cheminées Poujoulat», amarré en contrebas. Quelques heures plus tard, Bernard Stamm et son monocoque de la classe Imoca mettraient le cap sur Le Havre. Ne manquait à l'appel que Tanguy Cariou, l'alter ego du Suisse. Il y a tout juste une semaine à Brest, le navigateur, désormais célèbre après sa fantastique chevauchée en solitaire autour du monde dans la Velux 5 Oceans, livrait quelques confidences sur sa participation à la Route du café 2007 avec un mélange de détachement et d'attention.

01 nov. 2007, 12:00

Huitième en 2001, arrêté sur blessure en 2003, trahi par un safran tribord défaillant en 2005, comment abordez-vous cette édition 2007?

Une grande partie de la course se jouera dans la Manche. Si vous ne sortez pas de là dans le peloton de tête, c'est mal barré. Ce sera comme un grand jeu d'échecs jusqu'à Bahia. Et dix jours, cela passe vite. Il faut être tout le temps à fond.

Quels adversaires craignez-vous le plus?

A première vue, il y a une bonne dizaine de vainqueurs potentiels sur les 18 partants (un bateau a abandonné depuis, lire ci-dessous). Des Imoca de la dernière génération sont au départ, on saura vite ce qu'ils valent. Le nôtre peut rivaliser avec les autres. Avant le coup, nous ne partons pas favoris. Mais je suis d'abord un compétiteur, tous mes efforts et mon énergie convergent vers un seul objectif: gagner.

Tanguy Cariou vous épaulera sur «Cheminées Poujoulat». Cette collaboration répond-elle à vos attentes?

J'avais besoin d'un contre-pouvoir à bord. Tanguy a les compétences et l'expérience pour me contredire si une de mes options lui paraît erronée. Je pense que l'on va bien fonctionner ensemble.

Regrettez-vous d'avoir dû faire l'impasse sur la Barcelona World Race (tour du monde en double sans escales, qui part le 11 novembre) au profit de cette Route du café?

Il y avait trop de risques à prendre le départ. Le bateau n'était de loin pas prêt. Et je sais par expérience qu'un tour du monde laisse des traces, parfois profondes. Cela marque physiquement et mentalement. Et puis, je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour le prochain Vendée Globe Challenge (départ le 9 novembre 2008).

Justement, quel sera le programme en 2007?

Le retour Bahia-Bretagne se fera en solitaire et servira de qualification pour le Vendée Globe 2008. Sitôt rentré, mon équipe procédera à des changements en profondeur sur le bateau. Il possède une grande marge de progression mais cela nécessitera des semaines de travaux, dès janvier 2008, en vue de l'optimiser pour ce tour du monde en solitaire.

Brest n'est pas une base traditionnelle dédiée à la course en haute mer. Qu'est-ce qui vous a amené ici?

Le hasard des convoyages. Puis, j'ai construit un bateau, fondé une famille, formé une équipe. Les courses se sont enchaînées et je suis toujours là. Mais c'est vrai, ici, c'est la marine qui occupe tout l'espace. On fait avec. L'autre jour dans la rade, nous n'avons pas remarqué un sous-marin assez tôt. Deux zodiacs des commandos marines nous ont fermement indiqué qu'il fallait aller tirer des bords ailleurs.

De quoi étaient faites ces premières années en Bretagne?

Cela se passait à Lesconil (Sud-Bretagne). Au début, les gens pensaient que cette construction d'un 60-pieds c'était du bricolage. Puis mon «Superbigou» a commencé à ressembler à quelque chose. Les pêcheurs nous donnaient à manger, mais quand on a du crabe presque à chaque repas, ça en devient éc?urant.

Le parrain de votre nouveau 60-pieds n'est autre que l'académicien Erik Orsenna. Pourquoi l'avoir choisi?

Nous avons des amis communs et nous nous étions parlé quelques fois au téléphone durant mon dernier tour du monde. Je vivais alors un enfer dans la route du sud parce que j'avais oublié mes polaires. Cela a créé des liens.

Une question sur l'avenir pour finir. Quelle vie après la course?

Je ne l'imagine pas encore. Je suis tellement dans ce que je fais. Mais je ne vivrai certainement pas en ville. J'ai besoin d'espace. Et si la mer cédait la première place, je me tournerais peut-être vers la montagne. / MMZ

www.bernard-stamm.com - www.jacques-vabre.com
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