Terminer seul sa journée de travail derrière la caisse d'un shop autoroutier. Encaisser l'essence, gérer le kiosque, assurer l'approvisionnement en produits de boulangerie. Laver les sols. Supporter la mauvaise humeur des clients. Terminer sa journée en portant la caisse jusqu'à la station service d'en face, parce que le patron n'a pas voulu investir dans deux coffres-forts, avec la peur au ventre, à 23 heures, sur l'aire d'autoroute pratiquement désertée de Lavaux.
Le quotidien d'Yvan* et de Noémie* c'était ça. Pour 20 francs de l'heure, voire moins, vacances comprises, et sans gratifications pour les horaires de nuit et les heures supplémentaires. Devoir se méfier des déductions sur salaire. Connaître ses horaires au dernier moment. Décider à la place d'un patron absent.
En contrebas de cette halte connue des Romands s'étendent les vignes en terrasses de Lavaux qui attirent les touristes du monde entier. Plus haut, les jardins constellés de villas cossues...