L'Université de Neuchâtel contribue activement à la célébration du 300e anniversaire de la naissance du savant bernois Albrecht von Haller. «Alors qu'il n'a que vingt ans, le médecin et naturaliste Albrecht von Haller (1708-1777) entreprend un premier voyage qui l'emmène à travers le Jura, le Plateau, les Préalpes et les Alpes. Quatre textes, rédigés en français ou en latin, naîtront de ce périple. Pour la première fois, une édition rend compte de ces récits de voyages qui préfigurent l'uvre poétique et scientifique d'un des plus grands représentants des Lumières helvétiques», nous apprend l'université. «Dans ces écrits, Haller s'intéresse à tout ce qu'il rencontre sur son parcours, mais s'arrête en particulier sur certains objets naturels.»
L'édition scientifique de ces textes a été assurée par Aurélie Luther, assistante à l'Institut de littérature française, sous la direction de la professeure Claire Jaquier. Au final, l'ouvrage offre une approche interdisciplinaire au vrai sens du terme. La latiniste Laure Chappuis-Sandoz et le botaniste Luc Lienhard ont en effet aidé les deux spécialistes du 18e siècle à rendre ces textes agréables à lire tout en conservant leur aspect savant originel.
Parallèlement, Claire Jaquier signe deux textes, qui figurent dans le quatrième volume de la série «Berner Zeiten». Celui-ci paraîtra mardi prochain à l'occasion du vernissage de l'exposition «Heller Haller» au Musée historique de Berne. Cet ouvrage dresse une vaste fresque de l'époque où vivait Albrecht von Haller. Dans ce contexte, la professeure de l'Université de Neuchâtel ne pouvait pas manquer à l'appel.
«Cette spécialiste du 18e siècle y signe deux articles. Le premier s'intéresse à la littérature de langue française en terres vaudoises à l'époque de l'occupation bernoise. On y découvre un pays baigné par un esprit d'ouverture, d'émulation intellectuelle et littéraire, où fleurit une abondante littérature de fiction, mais aussi de sermons et d'essais théologiques. On y croise des auteurs vaudois qui maîtrisent l'allemand et l'anglais au point de se faire traducteurs. Une passionnante plongée au cur d'une littérature vaudoise, mais qui voudrait être suisse. Dans un deuxième texte, Claire Jaquier s'intéresse à une romancière vaudoise, Jeanne-Françoise Polier de Bottens, qui tente de transcrire les heurs et malheurs des émigrés de la Révolution française réfugiés en Suisse», précise l'université. /comm-réd