Mais le développement industriel du village-frontière risque de coûter cher et de ne pas rapporter beaucoup, dans un premier temps du moins. Il est probable en effet que les entreprises en question recrutent leur main-d'?uvre de l'autre côté de la frontière, et les travaux de viabilisation de l'entier de la zone se montent à 590 000 francs. Sur ce dernier point, la commune est en pourparlers avec l'Etat.
Le rapport du Conseil communal à l'appui de la demande de crédit de 590 000 francs - que les élus ont accepté le 2 avril - mentionne des aides de l'Etat sous forme d'un prêt LIM de 122 000 francs et d'une aide à fonds perdu de 47 000 francs. Des chiffres qui ne sont cependant pas définitifs, parce que «contestés» par la commune. «En octobre de l'année passée, le DEN (réd: Développement économique du canton de Neuchâtel) nous avait promis de prendre en charge une grande partie des coûts de la viabilisation», explique Jean-Bernard Wieland. «Comme rien n'avait bougé en janvier, nous avons repris contact avec le département de Bernard Soguel. Mais la donne avait changé.» Afin de renégocier les termes des subventions, les autorités communales ont donc rencontré la semaine passée le chef du Service de la promotion économique Bernard Aellen. Elles ont encore rendez-vous lundi avec le conseiller d'Etat Jean Studer. «Un plan de soutien est en cours», se contente de déclarer Gérard Lopez, directeur sortant du DEN.
Côté recettes, les choses semblent également plus compliquées que prévu. Outre le fait que la soixantaine d'employés des deux entreprises ne payeront pas forcément leurs impôts aux Verrières, CMC Byacril et Baud Industries pourraient ne pas le faire non plus. Même si Alexandre Niederhauser, chef de l'Office cantonal de la taxation des personnes morales, ne peut ni le confirmer ni l'infirmer, il est probable qu'elles soient exonérées d'impôts pendant dix ans, comme la loi l'autorise. «Nous n'avons fait aucune concession là-dessus», précise néanmoins Jean-Bernard Wieland. «Si ces entreprises font des bénéfices, elles payeront des impôts communaux. Ce qu'elles ont conclu avec le canton ne nous regarde pas.» Une position qu'Alexandre Niederhauser s'empresse de corriger: «La loi interdit à une commune tout arrangement de nature fiscale avec une entreprise. Si un allégement total a été conclu avec le canton, la commune doit ipso facto s'y plier.»
Le chemin vers l'assainissement des finances communales est encore long. / FAE