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Le canton de Neuchâtel cherche des parrains pour restaurer ses bornes frontière

Soumises aux aléas climatiques depuis des siècles, les 201 bornes frontière érigées entre le canton de Neuchâtel et la France ont besoin d’un rafraîchissement. L’Etat cherche des parrains et des marraines pour préserver ce patrimoine historique unique.

05 oct. 2019, 05:30
Les bornes sont soumises aux aléas climatiques. Laurent Favre (à gauche) et Pierre-Alain Trachsel l'ont vérifié lors de la conférence de presse.

Les plus grosses pèsent plus d’une demi-tonne et s’élèvent comme des champignons de pierre à plus d’un mètre au-dessus du sol. Carrées ou rectangulaires, elles sont ornées de numéros, de dates et d’armoiries, plus ou moins déchiffrables derrière la mousse et les lichens. Le temps s’en prend aux cailloux autant qu’aux êtres humains.

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Geste citoyen

Exposées depuis plusieurs siècles aux aléas climatiques, les quelque 400 bornes frontière disséminées autour du canton de Neuchâtel ont besoin d’un rafraîchissement. En collaboration avec la Fondation Re-Borne, l’Etat invite les citoyens, les entreprises et les collectivités publiques neuchâteloises à faire un geste citoyen en parrainant la restauration de ces témoins de l’histoire.

Nous voulons donner à la population la possibilité de s’impliquer dans la préservation d’un patrimoine historique unique.
Laurent Favre, chef du Département du développement territorial et de l’environnement

La campagne a été lancée par le conseiller d’Etat Laurent Favre, chef du Département du développement territorial et de l’environnement, ce vendredi au Cerneux-Péquignot, sur la borne 46. Le village fête cette année le bicentenaire de son rattachement à la Suisse et au canton de Neuchâtel.

Aussi avec Berne et Vaud?

Pour l’instant, cet appel aux dons se limite aux 201 bornes réparties sur les 62 kilomètres de frontière avec la France, entre Biaufond et La Côte-aux-Fées. S’il marche fort, il pourrait être étendu aux bornes jalonnant la frontière avec les cantons de Vaud (100) et de Berne (90).

La borne frontière 46, au Cerneux-Péquignot. Photo: Lucas Vuitel

Le coût des travaux est estimé à 70’000 francs. «Il s’agira d’une restauration douce», précise Jacques Bujard, chef de l’Office du patrimoine et de l’archéologie, qui pilote ce projet avec Pierre-Alain Trachsel, chef du Service de la géomatique et du registre foncier du canton de Neuchâtel. «Les bornes seront nettoyées, sans chercher à gommer les traces du passage du temps, qui sont une part de leur valeur de témoignage du passé.» Les fissures seront colmatées, pour éviter les infiltrations d’eau et l’éclatement de la pierre sous l’effet du gel. 

Partenariat public-privé

L’Etat empochera 56’000 francs au maximum si toutes les bornes sont parrainées. «Le Canton mettra la différence», glisse Laurent Favre, en assurant que l’intérêt de ce partenariat public-privé n’est pas financier. «C’est avant tout une question de sensibilisation. Nous voulons donner à la population la possibilité de s’impliquer dans la préservation d’un patrimoine historique unique.»

Ces bornes frontière ont une histoire à raconter et font partie de notre patrimoine commun.
Pierre-Alain Trachsel, chef du Service de la géomatique et du registre foncier du canton de Neuchâtel

Comme l’ont montré les rénovations du moulin de Bayerel ou de la ferme du Grand-Cachot notamment, «la sauvegarde du patrimoine est l’affaire de tous les citoyens, et pas seulement des services administratifs», appuie Jacques Bujard. «Sans ces efforts conjugués, rien ne pourrait se faire.»

La question qui tue

Reste la question qui tue. Avec la libre circulation des personnes et l’avènement des systèmes de localisation de style GPS, ces gros cailloux limitrophes ont-ils encore une utilité? «Les ordonnances fédérales stipulent que les limites territoriales doivent être abornées, et les bornes frontière font partie du modèle de données de la mensuration officielle», répond Pierre-Alain Trachsel.

Le géomètre cantonal ajoute à ce rappel administratif une dimension plus humaine: «Ces bornes frontière ont une histoire à raconter et font partie de notre patrimoine commun; elles ont pour vocation de rapprocher les citoyens plutôt que de les séparer.»

En savoir plus: Géoportail du système d'information du territoire neuchâtelois (SITN)

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