Deux entrepreneurs au parcours différent, Laurent Perrin, directeur de l'entreprise Felco, aux Geneveys-sur-Coffrane, et André von Moos, ancien directeur de l'entreprise familiale du même nom, ont ainsi partagé leur expérience. Le premier produit et vend des sécateurs aux quatre coins du monde. Il est toujours à la tête de la société fondée par son grand-père il y a 60 ans. Ce n'est pas le cas du second, représentant de la 6e génération de l'aciérie lucernoise, intégrée à Swiss Steel il y a déjà dix ans.
Non sans humour, le professeur Bernard Catry, auteur d'un livre consacré au gouvernement de l'entreprise familiale, a apporté un point de vue théorique un brin direct, mais assez réaliste. Même si l'image utilisée pour qualifier les différentes générations d'entrepreneurs - la première, les aigles, la seconde, les faucons, la troisième, les vrais c... - ne s'appliquait pas forcément au cas de Laurent Perrin, une exception peut-être parmi les troisièmes générations de managers...
Avec, cependant, une constante: tout patron, qu'il souhaite remettre sa société à ses enfants ou la vendre à des tiers, doit savoir anticiper, communiquer et déléguer. «Dans cinq ans, 50.000 petites et moyennes entreprises seront cédées en Suisse», note Erwin Bischof, président de l'association Interforum et organisateur de la manifestation. «Et en Europe, 25% des dirigeants d'entreprises ont plus de 65 ans», ajoute Bernard Catry. En Suisse, les exemples de patrons accrochés au pouvoir ne manquent pas non plus. N'est-ce pas Monsieur Hayek? / FRK