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Le castor prend racine

Les arbres rongés sur les berges trahissent sa présence. Si ses moeurs nocturnes le rendent quasi impossible à observer, un castor, ou plus vraisemblablement un couple, semble s'être installé de façon permanente depuis l'automne dernier sur le cours inférieur de l'Areuse.

22 janv. 2006, 12:00

Une arrivée qui n'étonne guère Simon Capt, responsable du suivi du rongeur au Centre suisse de cartographie de la faune (CSCF), à Neuchâtel. Il rappelle que ce mammifère aux pattes palmées est déjà présent sur la Mentue, sur la rive sud du lac, au Fanel, ou encore dans la Vieille-Thielle. Et même s'il reste inscrit sur la liste rouge des espèces menacées en Suisse, où il a été réintroduit en 1950, le castor colonise de nouveaux cours d'eau depuis une dizaine d'années. Il a aussi été observé sur l'Arnon (VD) et la Broye.

«Il pourrait arriver que des spécimens, surtout de jeunes adultes, traversent le lac, note Simon Capt. Mais ils se déplacent plutôt en nageant le long des rives.»

Tas de branches

Le castor utilise sa queue plate comme gouvernail et signal d'alarme qu'il tape sur l'eau, et ses grandes dents comme rabot. Surtout friand de saules et d'aulnes, il cherche à faire tomber l'arbre pour en déguster les feuilles. En hiver, l'écorce le nourrit aussi.

Mais contrairement à son cousin nord-américain, le castor européen n'a pas la réputation de faire des huttes et des barrages. L'amas de branches observé sur l'Areuse est donc étonnant. En fait, selon Simon Capt, si le rongeur n'arrive pas à creuser son terrier dans une berge trop rocheuse ou trop friable, il se met parfois à ériger aussi des ouvrages en bois. Ce phénomène a été constaté sur la Versoix (GE) et sur le Plateau. Mais ces branchages peuvent aussi représenter une réserve de nourriture pour la mauvaise saison.

Le biologiste du CSCF n'exclut pas que cette espèce qui atteint 20 à 25 kilos en moyenne s'implante un jour sur la Haute-Areuse, en remontant la rivière, ou sur le Doubs, depuis la France. A condition qu'elle arrive à franchir ou à contourner les obstacles, tels les barrages, ces cours d'eau devraient lui fournir des habitats favorables. / AXB

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