Les exécutifs ne sont pas optimistes. Les évitements routiers des deux villes, celui du Locle en particulier, ne devraient pas être réalité avant une bonne quinzaine d'années. «Nous ne pouvons plus attendre», écrivent les deux conseils communaux. Et de prendre le taureau par les cornes. «A l'instar de la réflexion menée à Genève, les villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds ont décidé d'étudier la possibilité d'instaurer un péage urbain.»
A quoi ceci ressemblerait-il? «Nous pourrions imaginer des parkings de délestage au Col-des-Roches, au bas du Reymond et à la rue du Collège à La Chaux-de-Fonds. A partir de là, il en coûterait une certaine somme à l'automobiliste pour pénétrer et traverser les deux villes», explique Guido Huguenin, l'expert de Transville qui mènera l'étude. «Ce ne sont que quelques pistes. Tout est ouvert.»
Reste que les autorités sont bien décidées à freiner le trafic engendré par les milliers de pendulaires qui viennent travailler dans le Haut chaque jour. Guido Huguenin cite les exemples de Londres et Stockholm. «Dans la capitale anglaise, le trafic a diminué de 20% depuis qu'a été instauré le péage.» Peut-on comparer Londres et les deux villes des Montagnes? «Avec plus de 20 000 véhicules par jour dans les tunnels sous La Vue-des-Alpes et, davantage encore, à la rue du Marais au Locle, c'est plus ou moins comparable», répond l'expert.
Quel serait le coût à payer chaque jour? «Rien n'est encore déterminé. Il faudrait toutefois que le prix soit au moins équivalent à celui d'une journée dans un parking. En gros entre 12 et 15 francs. Sinon ça ne serait pas dissuasif», précise Guido Huguenin. Et les habitants des villes? «Nous pourrions imaginer un macaron annuel ou une carte magnétique valable aussi pour la zone bleue.»
Comment le contrôle s'effectue-t-il? «Avant de choisir un système, il faut d'abord étudier sa mise en place. Ce pourrait être, par exemple, comme pour les autoroutes en France. On pourrait choisir aussi un système d'auto-contrôle. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les b?ufs. Etudions d'abord la faisabilité et les retombées qu'il aurait sur le trafic dans les deux villes», conclut Guido Huguenin.
L'étude devrait être bouclée à l'automne. Elle sera ensuite transmise aux deux exécutifs. Ceux-ci rendront un rapport commun aux conseils généraux. Les législatifs, issus des urnes en avril prochain, devraient pouvoir se prononcer au tout début de 2009. Reste aussi à obtenir les feux verts de la Confédération et du canton. De plus, les arrêtés seront soumis à référendum obligatoire. Nous aurons encore le temps d'évoquer ce sujet brûlant. / DAD
Etes-vous pour ou contre un péage urbain dans les deux villes. Réagissez en faisant vos commentaires à l?adresse montagnes@limpartial.ch