Plus de peur que de mal, hier vers 12h15, pour les automobilistes qui roulaient dans le tunnel sous Neuchâtel, d'est en ouest. Ils ont été confrontés à un épais nuage de fumée malodorante qui les a contraints à fermer la ventilation et, surtout, à ralentir. En l'absence de consigne particulière, certains conducteurs, inquiets, ont même hésité à s'arrêter.
«Au départ, on a failli fermer le tunnel, comme chaque fois qu'il y a une suspicion d'incendie», commente Robert Kaeser, chef de la centrale d'engagement et de transmission de la police cantonale. Mais l'opérateur, derrière son écran de contrôle, s'est rapidement rendu compte qu'il n'y avait pas de flammes. Ce nuage gris était dû à la surchauffe d'une voiture tombée en panne dans le tube.
«C'est clair, à l'endroit même, la fumée était assez épaisse. Avec le flux naturel de l'air dans la galerie, elle s'est toutefois dégagée assez vite. Mais quand un tel événement survient à une heure de pointe, c'est vite le marasme», admet Robert Kaeser, qui affirme cependant que tout s'est déroulé selon les règles. En fait, ni les opacimètres ni les détecteurs de feux n'ont «jugé» que la fumée ou la chaleur étaient assez denses pour mettre la signalisation au rouge à l'entrée du tunnel. Et ce système est fin puisqu'il s'enclenche parfois abusivement en cas de pénétration du brouillard dans les tunnels aux Hauts-Geneveys ou au passage des lents camions de nettoyage lors des fermetures d'entretien de cette H20. Que ce soit sous la Béroche, sous Neuchâtel ou sous La Vue-des-Alpes, selon Robert Kaeser, les expériences ont montré que la détection du feu, la mise en place des dispositifs de fermeture et des services d'intervention sont «très fiables».
En cas d'incendie, en plus des feux rouges, la gendarmerie met rapidement en place des barrières à l'entrée des tunnels, explique Thierry Geiser, chef de poste à la police de la circulation. Pour les véhicules qui sont déjà dans le tube, il s'agit de ralentir, mais de circuler et de dégager tant que la visibilité le permet, surtout si l'on s'aperçoit qu'il s'agit «juste» d'un moteur en feu.
Si le trafic est vraiment bloqué ou qu'on ne voit plus rien, il s'agit d'arrêter sa voiture, de laisser les clés au contact et de partir par une galerie de secours. / axb