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Style racinien en solide pot-au-feu

Sous les sapins de l'Art nouveau ont ressurgi des tubercules exhumés de l'oubli par Plonk & Replonk. L'exposition «Pomme de terre et fer forgé» s'ouvre vendredi Bienvenue à La Chaux-de-Fonds, une ville à l'heure et en avance sur son temps! Par un tunnel pédestre sous La Vue-des-Alpes, nous voici dans la première avenue couverte de 1890 - Un Pod revu par Monsieur Eiffel! Sur la Grande Fontaine, le Mannekenfritz lâche un fil puissant et une rave party invite à la dégustation. Cette ville surprenante est sortie des méninges en ébullition de Plonk & Replonk. A l'invitation des exhumeurs de l'Art nouveau en ville, ils ont soulevé le couvercle de leur marmite à souvenirs. Dedans mijotaient des navets, raves, pommes de terre, tout un pot-au-feu renvoyant aux racines des choses. «Du solide par opposition aux petites fleurs», s'amuse le duo «plonkien», Jacques et Hubert Froidevaux, grands maîtres en images détournées.

25 mai 2006, 12:00

Ces jours, à la Halle aux enchères, les Plonk plantent leur jardin, encerclé de hautes palissades avec sarabande de légumes peinte à la main, comme les cages d'escaliers à l'ancienne. Les carottes poussent par les deux bouts aux côtés de pommes de terre ailées. Un scoop, la mine de carottes, exploitée depuis 1700, se trouve sous le Mont-Racine! La gousse de radon attend son heure en sous-sol. Peut-être sera-t-elle déterrée par la taupe géante des Pyrénées, grande dévoreuse de racines? Ou bien la retrouvera-t-on à l'aide du pic à gentiane et du râteau Art nouveau, oeuvres de Cédric Berthoud, autre créateur racinien et détourneur d'objet.

Dans ce jardin, le Style racinien reprend toute sa force. Pour faire sortir de l'oubli «ces artistes incompris qui ont voué leurs vies à exprimer la beauté fragile du salsifis, les lignes pures de la pomme de terre et la force tranquille de la betterave sucrière». Ce vibrant SOS figure dans le communiqué officiel diffusé hier.

Serait-ce donc sérieux? «Nous avons voulu une exposition fondamentale avec des oeuvres inédites», explique, pince-sans-rire, Jean-Daniel Jeanneret, responsable du projet Art nouveau. Plus sérieusement: «C'est une commande à des artistes de la région s'adonnant à un art considéré comme nouveau aujourd'hui. Nous avons osé l'autocritique et l'autodérision». / IBR

Halle aux enchères, Jaquet-Droz 23, vernissage vendredi 26 mai, 18h, en présence du Roi de Suisse et de quelques courtisanes vêtues en mode sapin et herbes folles (notre édition d'hier)

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